Pourquoi cette carte ? A l’heure où la situation de tension extrême du système sanitaire, prévue et dénoncée depuis 2012 par l’UFML puis UFML-Syndicat, se fait jour, se traduisant par une désertification médicale, il n’est plus temps de se contenter d’effets d’annonce.
90 départements en France voient une baisse des effectifs en médecine de ville, seuls 9 % des jeunes diplômés s’installent au sortir de la faculté, et 30 % des postes salariés ne sont pas pourvus à l’hôpital.
Cette carte met en exergue les situations parfois ubuesques et illustre 30 ans d’erreurs politiques qui ont conduit à une France qui se vide de ses médecins.
L’UFML-S recense des articles de presse qui illustrent cette situation et compilera désormais ces articles sur cette carte.
Le syndicat a parfaitement conscience que lancer une carte des territoires dans lesquels le syndicat déconseille l’installation peut surprendre et choquer à l’heure des déserts médicaux, mais les erreurs commises et la violence faite à cette profession sont là bien plus choquantes encore.
Le but est de provoquer une prise de conscience à la fois de la population, des politiques et des futurs collègues afin de leur donner les clés d’une installation réussie, seul gage d’un engagement pérenne et d’un épanouissement professionnel dont les patients seront les bénéficiaires.
L’UFML-S recense 4 types de problématiques
1/ Des élus locaux déconsidèrent les étudiants en médecine et veulent imposer une coercition à l’installation en affirmant que les études de médecine sont gratuites alors que les étudiants en médecine constituent une main d’oeuvre bon marché pour l’hôpital, que leur salaires sont inférieurs au SMIC horaire et qu’ils subissent une pression constante qui aboutit à la prise de psychotropes et trop souvent à des drames.
2/ Des communes développent des maisons de santé pluridisciplinaires avec un financement public qui accueillent des médecines parallèles, mages et guérisseurs, etc. L’UFML a saisi le Conseil de l’ordre, saisine sans réponse pour l’instant.
3/ Des médecins exerçant dans des hôpitaux dénoncent les sous-effectifs et les conditions de travail mettant en danger la sécurité des patients.
4/ Des élus engagés pour inclure les médecins dans les réseaux de soins, réseaux incompatibles selon l’UFML-S avec les fondamentaux d’un modèle de santé basé sur la solidarité, la liberté et l’égalité dans la qualité de prise en charge. Ces réseaux institutionnaliseraient une médecine à deux vitesses : la médecine des réseaux – low-cost, de moins bonne qualité et de moins bonne accessibilité – et la médecine hors réseau, innovante et plus facile d’accès.
Cette carte est interactive dans la mesure où l’UFML-S intègrera d’autres articles transmis, et évolutive en fonction des modifications des prises de positions et des actes des différents acteurs (élus locaux, administration hospitalière, populations locales), mais également de la recherche de solutions concertées avec les différents professionnels de santé dans l’optique de relever le système de santé sur ses deux jambes (médecine hospitalière et médecine de ville).
L’UFML-S est un syndicat de médecins lancé en septembre 2017 dont le but est de promouvoir une révolution de la gouvernance par la mise en place d’une démocratie sanitaire réelle dans laquelle les patients, les soignants et l’administration co-construisent le système de santé.