Le plan « Ma Santé 2022 », présenté par le Président de la République aujourd’hui, part d’un constat partagé : l’ensemble du système de santé va mal et le recours à l’hôpital est excessif, désorganisé et coûteux. Il est nécessaire de mieux répondre aux besoins des populations au plus près de leurs lieux de vie, et donc de le recentrer sur la médecine de ville.
Cependant, la CSMF sera vigilante sur les points suivants :
– La suppression du numerus clausus est une nécessité devant un système de sélection qui est une aberration pédagogique et une ineptie. Néanmoins, il faut réguler le nombre de médecins formés en appréciant au mieux les besoins de la population et les capacités de formation des facultés. L’ensemble des études médicales sont à revoir, pas seulement la première année : les études de médecine doivent s’ouvrir sur l’exercice en ville, y compris par des stages en zones sous-denses.
– La mise en place d’hôpitaux de proximité doit se faire en les ouvrant largement sur la médecine de ville, tout particulièrement pour leur gouvernance. Il est fondamental de bien identifier ces établissements de soins de proximité, en lien avec les centres hospitaliers de référence. Ce nouveau statut devra être élaboré en concertation avec les médecins libéraux si on veut réellement en faire le lieu de rencontre entre la médecine libérale – médecine générale, médecine spécialisée – et les grandes structures de référence.
– La CSMF soutient depuis longtemps l’organisation des soins de ville en CPTS mais cela doit être un objectif et non une obligation. Les médecins libéraux sont prêts à assumer une responsabilité territoriale populationnelle. Mais ils revendiquent le droit de s’organiser eux-mêmes pour mieux répondre aux besoins de la population, sur la base d’un contrat avec des objectifs, et non sur la base d’un cahier des charges avec des contraintes.
La CSMF se félicite d’une orientation forte vers un statut mixte du médecin, partagé entre la médecine de ville et l’hôpital, proposition qu’elle porte depuis plusieurs années. Elle espère que cela deviendra une réalité afin d’attirer les jeunes générations vers l’exercice libéral. De même, elle note avec satisfaction la création du métier d’assistant médical, proposition imaginée et portée par la CSMF depuis 2011. Il s’agit d’un nouveau métier chargé de l’accueil et du secrétariat – ce qui soulagera le médecin d’une partie de la dérive bureaucratique de son métier – mais aussi d’actes techniques simples auprès du médecin. Grâce à la CSMF, il sera accessible au médecin généraliste mais également au médecin spécialiste.
Quant à la création de 400 postes de médecins généralistes dans les zones sous-denses, on peut d’ores et déjà parier qu’elle restera une intention : la carte des manques de médecins libéraux se superpose à celle des nombreux postes hospitaliers vacants. Ce seront des postes-papier !
Au final, cette réforme trace des perspectives mais sa mise en œuvre nécessitera une grande vigilance afin que la médecine de ville ait les moyens d’assurer l’ensemble de ses missions dans les meilleures conditions. La CSMF pèsera de tout son poids dans les négociations à venir pour défendre la place des médecins libéraux dans le système de santé et n’hésitera pas à s’opposer à toute mesure contraire à l’esprit libéral et social de la médecine de demain auquel elle est attachée.
>Contact presse : Shakti Staal – 01 43 18 88 17 – com@csmf.org