La Commission des comptes de la Sécurité Sociale, qui s’est tenue ce matin et à laquelle la CSMF participe, a enregistré un déficit très réduit pour 2018, et les comptes devraient même être en excédent en 2019. En 2018, la branche maladie aura un déficit de moins d’un milliard d’euros, contre près de 5 milliards en 2017. Il faut remonter à près de vingt ans pour enregistrer des chiffres similaires. Dans le même temps, la dette sociale, encore préoccupante, se réduit et devrait être amortie en 2024.
Ces bons résultats sont surtout à mettre à l’actif d’un sous-financement de la médecine de ville, depuis de très nombreuses années. Malheureusement, les Français en ressentent les conséquences (difficultés à trouver un médecin traitant, des délais de rendez-vous très élevés pour accéder à un médecin spécialiste…) liées notamment à une désaffection des jeunes générations pour l’exercice en médecine de ville.
La tendance naturelle de l’évolution des dépenses de l’assurance maladie serait de 4,5 %. L’Ondam 2019 fixé à 2,5 %, salué par nombre d’acteurs comme étant une avancée, nécessitera néanmoins un nouveau plan d’économies drastiques : ceci ne peut plus être supporté par les soins de ville.
La stratégie de transformation du système de santé est la seule solution pour permettre de mieux dépenser, et d’avoir une réelle efficience dans notre système de santé. Pour cela, il est indispensable de donner les moyens à la fois juridiques et financiers à la médecine de ville. Cela passe par une simplification juridique pour la mise en place des CPTS, en particulier des SISA, sociétés complexes aujourd’hui pourtant indispensables pour avoir un financement. Les hôpitaux de proximité doivent être aux mains des CPTS, et devenir le maillon, le lieu de rencontre entre la médecine de ville et la médecine hospitalière. Organiser la médecine de ville, favoriser le regroupement et la coordination, y compris avec les assistants médicaux, nécessitent des moyens financiers d’accompagnement.
Les médecins libéraux sont prêts à s’y engager. Encore faut-il qu’ils soient soutenus dans cet engagement et que les financements nécessaires permettent cette réorganisation nécessaire.