Le Conseil international des infirmières (CII) a adopté une nouvelle prise de position intitulée « Les infirmières, le changement climatique et la santé », par laquelle le CII appelle les gouvernements, les responsables des systèmes de santé, les associations nationales d’infirmières et les infirmières chefs de file à agir immédiatement pour atténuer le changement climatique et aider les individus et les communautés du monde entier à s’adapter à ses répercussions.
Le changement climatique constitue à lui seul la plus grande menace pour le développement mondial ; il risque de compromettre les gains obtenus en matière de santé publique depuis cinquante ans.Le CII recommande aux gouvernements, aux responsables des systèmes de santé, aux associations nationales d’infirmières et aux infirmières chefs de file d’atténuer le changement climatique en prenant les mesures suivantes, entre autres : concevoir des modèles de soins réduisant les déplacements inutiles ; élaborer des programmes de santé contre les maladies émergentes et transmissibles qui tiennent compte du climat ; adopter des pratiques durables dans le secteur de santé ; renforcer la capacité de réaction de la main-d’œuvre en santé ; lancer des recherches sur la santé et le climat ; et participer aux ripostes intersectorielles en matière de politique et de gouvernance.
La nouvelle prise de position a été présentée par Mme Annette Kennedy, Présidente du CII, lors du Congrès régional du CII à Abu Dhabi.
« Je suis fière de dévoiler aujourd’hui notre prise de position sur le changement climatique », a déclaré Mme Kennedy à cette occasion.« La profession infirmière étant engagée à protéger la santé et le bien-être, de même que la justice sociale, elle a le devoir d’œuvrer pour atténuer les effets du changement climatique et aider les personnes et les systèmes à s’y adapter.En tant que porte-parole mondial des soins infirmiers, le CII estime que les infirmières assument une responsabilité partagée de soutenir et de protéger l’environnement naturel contre l’épuisement, la pollution, la dégradation et la destruction. »
Les effets du changement climatique ont des conséquences majeures sur la santé et le bien-être humains. Ses effets indésirables résultentde l’impact sur les déterminants sociaux de la santé les plus fondamentaux : l’alimentation, l’eau, l’air et un environnement sûr qui nous protège des événements météorologiques extrêmes. La santé est déjà affectée et on s’attend à ce que les effets s’aggravent en même temps que la variabilité et les changements dans le climat.
« Un lien évident existe entre le changement climatique et la santé, un changement dont les personnes vivant dans les pays à revenu faible à moyen subissent les effets de manière disproportionnée », a ajouté le Dr Isabelle Skinner, Directrice générale du CII.« Les infirmières chefs de file peuvent donner aux individus, aux familles et aux communautés les moyens de faire de choix de vie sains. Elles sont égalementen mesure de collaborer avec les communautés pour les rendre plus résilientes aux effets du changement climatique, de même que de plaider pour des politiques propices favorisant la réduction des déchets médicaux et lagestion rationnelle des déchets, entre autres stratégies. »
La prise de position, élaborée avec l’apport d’experts internationaux et en consultation avec les associations membres du CII, contient un certain nombre de recommandations importantes à l’intention des gouvernements, des associations nationales d’infirmières et des infirmières à titre individuel.
Le CII :
- Demande instamment aux pays qui ne l’ont pas encore fait de ratifier sans délail’Accord de Paris sur le climat.
- Est convaincu que les infirmières assument une responsabilité partagée de soutenir et de protéger l’environnement naturel contre l’épuisement, la pollution, la dégradation et la destruction.
- Reconnaît que la construction de la résistance au changement climatique doit inclure des efforts pour améliorer et soutenir les déterminants sociaux et environnementaux de la santé par le biais du développement durable3,11.
- Recommande de tirer parti de l’énorme potentiel d’appliquer des politiques d’atténuation et d’adaptation qui ont aussi des cobénéfices pour la santé1.
- Appelle les gouvernements à augmenter leurs financements pour des systèmes de santé résistants au changement climatique, y compris en élaborant des modèles destinés à permettre aux agents de santé d’adopter des pratiques durables. Les pays donateurs devraient faire en sorte que les pays à revenu faible à moyen sont soutenus pour renforcer leurs systèmes de santé et pour réduire l’impact environnemental des soins de santé3.
- Encourage les gouvernements à réduire les risques auxquels le changement climatique les expose, en faisant des choix dans la manière dont ils font avancer la technologie et l’industrie, et en investissant dans des infrastructures et des politiques publiques qui aient un impact plus faible sur l’environnement.
- Appelle les gouvernements à investir dans la recherche, le suivi et la surveillance du changement climatique et de la santé publique, pour mieux comprendre les cobénéfices sanitaires de l’atténuation du changement climatique ainsi que les conséquences sanitaires des mesures d’adaptation aux niveaux communautaire et national.
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