« Malformations sur des enfants dans l’Ain, la Loire Atlantique et le Morbihan : exigeons un système de surveillance renforcé et une démocratie sanitaire transparente ! »
Michèle RIVASI (députée européenne écologiste, biologiste agrégée et normalienne, spécialisée dans les scandales sanitaires, la pharmacovigilance et la santé publique et environnementale) organise une conférence de presse, jeudi 18 octobre 2018 à 11h, au bureau du Parlement européen à Paris (288, bd Saint Germain 75007 Paris) sur ce sujet.
En présence des parlementaires :
- Caroline FIAT (députée, LFI)
- Guillaume BALAS (député européen, Génération-s)
- Delphine BATHO (ancienne ministre de l’écologie, députée, GE)
Et des scientifiques et représentants d’ONG :
- Corinne LEPAGE (ancienne Ministre de l’Environnement, présidente de Justice Pesticides)
- Gérard BAPT (ex député PS, spécialiste des accidents médicamenteux) -sous réserve-
- André CICOLLELA (lanceur d’alerte, président du Réseau Environnement Santé)
- Jean-François DELEUME (médecin, responsable de Eaux et Rivières de Bretagne, FNE)
- William BOURDON (avocat, spécialiste des questions de santé environnementale) -sous réserve-
Depuis quelques semaines les 7 cas d’enfants nés sans bras ou sans mains dans l’Ain entre 2009 et 2014 et l’alerte donné par l’épidémiologiste du REMERA (registre des malformations en Rhône Alpes) restent sans explication et montre une fois de plus la défaillance de notre démocratie sanitaire et de notre système de surveillance.
Deux autres territoires sont concernés : entre 2007 et 2008, 3 enfants sont nés en Loire Atlantique avec le même type de malformations ; entre 2011 et 2013, 3 autres enfants sont nés avec des malformations génitales graves dans la région de Lorient.
A chaque fois, l’alerte est lancé par des médecins généralistes, des centre de surveillance locaux (REMERA) et les autorités sanitaires nationales sont prévenues (dans l’Ain dès 2014) sans que des mesures adéquates ne soient prises pour déterminer les causes (certainement d’origine environnementale -les autres facteurs d’explication ayant été écartés) de ces malformations dépassant sur un territoire restreint énormément la moyenne.
Par ailleurs, il faut savoir que le REMERA avait aussi alerté sur cet agrégat de malformations au moment du scandale de la Dépakine lorsque la presse s’intéressait aux augmentations inexpliquées d’anomalies congénitales. Suite à ce scandale, aucune leçon ne semble avoir été tirée.
Dans l’affaire des enfants de l’Ain, on apprend aussi que l’on assiste à un désengagement de l’Etat et de la Région Auvergne Rhône Alpes (présidée par Laurent Wauquiez) pour le financement du REMERA. Cela va dans le sinistre sens de l’histoire avec la Ministère de la santé qui souhaite réduire le nombre de centres de pharmacovigilance régionaux malgré les derniers scandales sanitaires (Dépakine, Levothyrox, Androcur…).
Une nouvelle fois dans cette affaire, les autorités publiques sont dans le déni, Santé publique France estimant lors d’une réunion sur la question en 2016 que ces anomalies sur ces enfants sur 3 territoires différents sont certainement le fait du hasard. Comme pour le sang contaminé, la Dépakine ou le scandale du Lévothyrox, on assiste toujours à un défaut d’information et de transparence sur les données de santé et l’usage qui en est fait. C’est cela qui explique la faillite de notre système de surveillance et les critiques répétées et légitimes sur la démocratie sanitaire.
Nous exigeons pour répondre à cet impératif d’explication pour les familles des victimes et pour éviter d’autres scandales que :
- Ces registres de surveillance des malformations régionaux (à l’instar du REMERA), qui ne couvrent aujourd’hui qu’un tiers du territoire, aient des moyens renforcés car il ont un rôle capital dans l’alerte ;
- Que l’Anses (agence nationale de sécurité sanitaire, de l’alimentation, de l’environnement et du travail) lancent au plus vite des études de terrain sur ces trois territoires où ont été repérés des agrégats de malformations d’enfants en étudiant le lien avec les intrants chimiques et pesticides utilisés par les paysans sur ces territoires ruraux.
Il est temps de renforcer l’évaluation de l’impact sanitaire des produits chimiques utilisés dans l’agriculture intensive et améliorer la protection des femmes enceintes et des enfants.
Contact : RIVASI Michèle – michele.rivasi@europarl.europa.eu