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Ordre du jour de la séance de l’Académie nationale de Pharmacie

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    1. 1 Exposés (20 min)

« Nouvelles stratégies de découverte de molécules biologiquement actives »

Pr Marcel Hibert, Directeur du Laboratoire d’Innovation Thérapeutique UMR 7200 CNRS – Université de Strasbourg, Faculté de Pharmacie, Illkirch

Notre communauté a été parmi les toutes premières à développer en milieu académique une stratégie de « Chimie Biologique » axée autour du criblage. En effet, la perspective du décryptage des génomes nous a amenés dès 1997 à tenter par ce moyen d’accélérer la découverte de molécules biologiquement actives pour étudier les fonctions physio(patho)logiques d’un grand nombre de nouvelles cibles biologiques, voire de produire des agents thérapeutiques. Malgré de nombreuses difficultés, le bilan au niveau local et national est aujourd’hui intéressant tant en termes de structuration de la recherche qu’en termes de valorisation scientifique et thérapeutique. Nous présenterons brièvement la Chimiothèque Nationale, le Réseau National des Plates-formes de criblage, l’entrée dans le réseau national des Très Grandes Infrastructures de Recherche et dans le programme européen ESFRI (projet EU-OPENSCREEN). Nous nous attarderons sur quelques résultats scientifiques innovants issus de la démarche collective strasbourgeoise : des chimiothèques fluorescentes pour la caractérisation de cibles orphelines, des modulateurs allostériques atypiques, le concept de ‘neutraligands’ de chimiokines, un candidat clinique en phase 2 pour la maladie d’Alzheimer, etc.

 

« Expérience d’une cellule de conseil en santé et environnement intérieur à Paris »

Dr Fabien Squinazi, Médecin biologiste – Directeur du Laboratoire d’hygiène de la ville de Paris (LHVP), Membre du Comité d’experts spécialisés « Milieux aériens » de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’Alimentation, de l’Environnement et du Travail (Anses), Membre du Conseil scientifique de l’Observatoire de la qualité de l’air intérieur (OQAI)

La qualité de l’air à l’intérieur des bâtiments est devenue un sujet de préoccupation croissant à la fois pour les pouvoirs publics, la communauté scientifique et médicale et nos concitoyens. La problématique « Bâtiment – Santé » a émergé dans les années 70 alors que les politiques d’économie d’énergie recommandaient une isolation plus importante des bâtiments. Les études, menées depuis, ont souligné l’importance du temps passé dans des espaces clos et la spécificité de la pollution intérieure par rapport à l’extérieur. Celle-ci s’exprime en particulier par la présence de certaines substances non observées à l’extérieur ou par des concentrations nettement plus importantes à l’intérieur. Les polluants de nature physique, chimique ou biologique, présents à des concentrations élevées dans les environnements intérieurs, sont responsables d’effets variés sur la santé des occupants de ces bâtiments. Ces effets peuvent aller de simples nuisances et gênes diverses (odeurs, irritations de la peau et des muqueuses oculaires et respiratoires, maux de tête, …), jusqu’à des intoxications et pathologies respiratoires, infectieuses ou allergiques, et au développement de certains cancers, de maladies respiratoires chroniques ou cardio-vasculaires.

La qualité de l’air intérieur est le résultat des interactions complexes entre l’environnement extérieur, les locaux par leurs produits de construction, de décoration et d’ameublement et les activités et comportements des occupants (produits utilisés, tabagisme, équipements, chauffage, aération, ventilation,…). La lutte contre la pollution intérieure nécessite d’une part de limiter autant que possible les sources de pollution et d’autre part d’assurer un renouvellement de l’air des locaux par l’aération et la ventilation. Les systèmes d’épuration ou de purification d’air peuvent apporter une aide complémentaire mais nécessitent l’étude de leur efficacité autant que de leur innocuité.

Le LHVP a développé à Paris une cellule de conseil en santé et environnement intérieur, formé d’ingénieurs hygiénistes, de techniciens de laboratoire et d’une Conseillère Médicale en Environnement Intérieur qui se rendent gratuitement, sur prescription médicale, au domicile de patients atteints de maladies respiratoires pour évaluer les sources d’allergènes et de polluants physico-chimiques dans leur logement. La visite consiste en un audit du logement, pièce par pièce, selon un questionnaire précis (revêtements et matériaux utilisés, type de chauffage, aération et ventilation, produits domestiques, environnement extérieur,…), suivi, si nécessaire, par des prélèvements d’air et de poussières : allergènes, moisissures, micro-organismes, composés organiques volatils, aldéhydes,…Un compte-rendu est fait au médecin pour l’aider dans son diagnostic et/ou traitement et des conseils personnalisés permettent au patient de modifier son environnement et/ou ses habitudes de vie. La cellule peut aussi orienter le patient vers le service technique de l’habitat pour une enquête de salubrité et vers les services sociaux.

    1. Communication (10 min)

« Maîtrise du risque sanitaire lié aux virus et prions pour les médicaments dérivés du plasma »

Jean-Noël Colin, Directeur des Affaires Pharmaceutiques – Pharmacien Responsable LFB Biomédicaments

La fabrication des médicaments dérivés du sang (MDS) requiert le poolage de plusieurs dizaines de milliers de dons de plasma. L’incorporation d’un seul don contaminé par un agent pathogène pourrait altérer la totalité des autres dons. La sécurité de ces médicaments vis-à-vis du risque viral repose, depuis près de 30 ans, sur le contrôle des dons vis-à-vis des virus pathogènes majeurs (VIH, VHB, VHC), la circulation rapide des informations d’hémovigilance et les étapes d’inactivation et/ou d’élimination virale, particulièrement efficaces vis-à-vis des virus enveloppés que sont ces pathogènes majeurs. Pour ce qui concerne les virus non enveloppés, dont le caractère pathogène est généralement moindre mais dont l’incidence est plus élevée (VHA, parvovirus B19), le contrôle sérologique (recherche des anticorps) est inefficace et les étapes de sécurité virale plus limitées compte tenu de leur résistance plus importante aux traitements d’inactivation.

Les progrès les plus significatifs de ces dix dernières années ont été marqués par le développement de la filtration nanométrique (nanofiltration), permettant d’éliminer des particules virales de très petite taille, indépendamment de leur résistance aux traitements physiques ou chimiques d’inactivation, et celui du dépistage génomique viral (DGV). La généralisation du DGV aux cinq virus, VIH, VHB, VHC, VHA et B19, permet de raccourcir de plusieurs semaines à quelques jours la fenêtre de détection des virus pathogènes majeurs et de détecter les virus non enveloppés. Le risque transfusionnel résiduel est maintenant très faible, notamment en France, 1 pour 1 million de dons pour l’ensemble des virus pathogènes majeurs. Un des bénéfices du DGV est également de quantifier la charge virale potentiellement présente dans une poche ou un pool de plasma et de vérifier que les étapes de sécurité virale sont suffisantes pour éliminer tout risque de transmission par les MDS.

Cependant, même avec des DGV performants, il existe toujours le risque d’apparition de nouveaux génotypes (B19) ou de développement de génotypes rares (VHA), non détectés par les techniques en place, de modification de l’épidémiologie de la zone de collecte (VHE, West Nile Virus), d’émergence de nouveaux virus (SRASV), voire d’agents nouveaux tels que le prion (vMCJ). D’où l’importance d’avoir dans le procédé de fabrication des étapes de sécurité virale multiples et de mode d’action complémentaire et, si possible, efficaces quelle que soit la nature de l’agent. Pour le prion, la situation est toute particulière car les tests de détection ne sont encore pas disponibles et la nature incomplètement élucidée de l’agent ne permet pas d’avoir de certitude absolue sur l’efficacité des méthodes d’élimination. Néanmoins, l’épidémiologie est rassurante : aucun cas de transmission de MCJ sporadique par transfusion ou MDS n’a été décrit lors de vastes études épidémiologiques et, si dans le cas de la vMCJ, la transmission sanguine est avérée, l’absence de nouveau cas en France depuis plusieurs années est une donnée essentielle.

La sécurité sanitaire des MDS vis-à-vis du risque viral et prion nécessite une vigilance scientifique et technique de tous les instants, même quand des méthodes de détection et de sécurisation éprouvées sont disponibles.

    1. Présentation d’ouvrage (5 min)

« Biochimie médicale – marqueurs actuels et perspectives » coordonnateurs Jean-Louis Beaudeux et Geneviève Durand, 2ème édition. Édition Médecine Sciences Publications, Lavoisier, Paris, septembre 2011, Ouvrage présenté par Pr Claude Bohuon, membre de l’Académie nationale de pharmacie

 

Mercredi 7 mars à 14 h 30

Salle des Actes

Faculté des Sciences Pharmaceutiques et Biologiques

Université Paris-Descartes 

4 av. de l’Observatoire 75006 Paris



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