Dans le cadre du projet de l’évolution du système de santé la LFSS prévoit notamment des modifications concernant la prise en charge des transports des patients. Or un article a particulièrement retenu notre attention car il comporte des aspects peu cohérents avec la réalité de terrain de la prise en charge des patients.
France Rein souligne que l’article 80 du LFSS qui semble s’appliquer aux personnes dialysées à domicile n’est pas réaliste et inapplicable en l’état. Deux cas de figures se présentent :
- Le cas de l’hémodialyse à domicile : le temps d’hospitalisation théorique du patient lors d’une hémodialyse à domicile est réduit au temps de la séance de dialyse, variable de 4h 3 fois par semaine à 2h 6 fois par semaine. L’article 80 considère alors que durant ses séances de dialyse, le transport du patient est à la charge du centre de dialyse. Mesure peu cohérente dans la mesure où il est peu probable qu’on transporte un patient lors de sa dialyse. Dans le cas d’une interruption de la séance de dialyse en cas d’urgence, quelle serait alors la prise en charge de ce transport ?
- Le cas de la dialyse péritonéale à domicile de jour : Le temps d’hospitalisation théorique est d’une semaine de façon continue puisque les échanges de produits se déroulent en plusieurs étapes réparties sur la journée, et ce de façon quotidienne. Les transports seraient a priori donc tous pris en charge par le centre sur l’ensemble de la semaine. Et qu’en est-il de la prise en charge des transports dans le cas d’une dialyse péritonéale de nuit… ?
A l’heure où la dialyse à domicile semble être une technique d’avenir, privilégiant l’autonomie des patients, leur insertion dans la vie sociale et professionnelle, où les avancées techniques permettent cette autonomie en toute sécurité, l’article 80 risque de provoquer une limitation des déplacements et des recours aux soins pour les suivis, les complications et les soins de support et de freiner l’accès à la dialyse à domicile.
France Rein souhaite donc une modification de cet article afin qu’il n’aille pas à l’encontre du développement la dialyse à domicile qui va à la fois dans le sens de l’intérêt des patients mais aussi de l’intérêt collectif.
Voir le courrier de France Rein