Trois millions de personnes vivent aujourd’hui en France avec un cancer ou après un diagnostic de cancer. Sur les 1 000 nouveaux cas détectés chaque jour, 400 d’entre eux concernent des personnes en activité professionnelle. Le maintien et le retour dans l’emploi des personnes touchées par la maladie doit être une priorité de « l’après-cancer ».
Présentés en juin dernier, l’enquête nationale « La vie 5 ans après un diagnostic de cancer – VICAN 5 » consacre un volet aux trajectoires professionnelles et à l’évolution des ressources. Les principaux résultats de cette étude nous enseignent que la situation professionnelle des personnes qui ont eu un cancer est durablement modifiée. Aussi, 20 % des personnes âgées entre 18 et 54 ans et en emploi au moment du diagnostic ne travaillent plus cinq ans après ; elles étaient 23 % deux ans après le diagnostic.
Cette perte d’emploi impacte plus fortement les personnes les plus vulnérables sur le marché du travail (les moins de 40 ans et les plus de 50 ans, les personnes les moins diplômées, celles ayant peu d’expérience et qui ont un contrat de travail précaire) et vient renforcer les inégalités sociales.
Cette enquête montre, par ailleurs, l’impact bénéfique des dispositifs transitoires, que sont l’arrêt maladie et le temps partiel thérapeutique, sur la trajectoire professionnelle. En effet, les personnes ayant eu un temps partiel thérapeutique, précédé d’un arrêt maladie, se trouvent plus souvent en emploi cinq ans après le diagnostic (84,6 % vs 68 % pour celles qui n’en ont pas bénéficié).
Ces éléments confirment l’impact de la maladie sur la situation professionnelle et la difficulté de poursuivre une activité sans un accompagnement spécifique. Les progrès thérapeutiques, qui permettent de guérir davantage de patients, et l’allongement de la durée du travail nous engagent collectivement, pouvoirs publics et entreprises, à accompagner les travailleurs dans le retour et le maintien dans l’emploi.
Contact presse : Lydia Dauzet – 01 41 10 14 44 – presseinca@institutcancer.fr