En septembre, à l’initiative de l’Association Française des Malades de la Thyroïde – AFMT, était lancée la pétition « Contre le « secret des affaires » en matière de santé publique. Pour la transparence et la traçabilité des médicaments. » Elle a, à ce jour, recueilli plus de 43 000 signatures.
La raison de cette pétition était le refus obstiné de ANSM (l’Agence « dite » de Sécurité Sanitaire) de dire aux patients-victimes du Lévothyrox « NF » où et par qui était produite la Lévothyroxine et de rendre public le contenu des « Autorisations de Mise sur le Marché » qui ont conduit à remplacer un médicament éprouvé et parfaitement toléré par une « NF » qui a déclenché une vague « sans équivalent » d’effets indésirables souvent graves.
Le prétexte de ce refus était, déjà, que leur publication aurait été contraire à la Loi sur le « Secret des affaires ». L’ANSM et le Ministère de la Santé privilégient donc l’intérêt d’un industriel sur la transparence et la sécurité de 3 millions de patients. Depuis lors, malgré nos demandes réitérées, et le soutien de ces milliers de signataires, ils ont continué à refuser de les rendre publiques. « Circulez il n’y a rien à voir !!! ».
Question : Ont-ils quelque chose à cacher ou des choses à se reprocher ? Et dans le cas contraire, pourquoi cette obstination à garder le secret ?
C’est avec une grande tristesse, mais sans grande surprise hélas, que nous avons pris connaissance du nouveau scandale, majeur, révélé par les « Implants Files ». Notre première pensée va aux innombrables victimes car, derrière chacun des millions de cas relevés dans cette remarquable enquête, il y a une « personne » qui a souffert et qui, souvent, souffre encore.
Et puis il y a la colère : Combien faudra-t-il d’accidents, d’affaires et de scandales pour que cesse enfin l’omerta qui protège les tricheurs et privilégie les intérêts financiers des industriels (et parfois des professionnels de santé) aux dépens de la santé publique et donc, peut-être un jour, de chacun d’entre nous ?
La question s’adresse directement à Mme BUZYN qui, au moment même où le scandale des implants médicaux aurait dû lui faire prendre la décision inverse, vient de décider de raccourcir la durée des essais cliniques en disant que « LA QUESTION qui est posée, c’est la représentation des médecins français dans les essais cliniques internationaux, industriels ou pas » (c’est-à-dire le business et les brevets), et non, comme c’est sa responsabilité, la sécurité sanitaire et l’intérêt des malades.
L’AFMT soutient l’action des journalistes qui demandent à la justice que l’on respecte leur droit à l’accès aux données et à leur diffusion, c’est-à-dire le droit des citoyens à l’information. Le droit à la « protection de la Santé » est garanti par la Constitution. Or la transparence des données médicales contribue à la qualité des soins et donc à la protection de notre santé. C’est pourquoi la réponse qui sera donnée par le Tribunal nous concerne tous.
L’AFMT exige que chaque fois que certains prétendront lui opposer le « Secret des Affaires » ce soit l’intérêt des patients et de la Santé publique qui l’emporte.