La négociation sur les assistants médicaux entre l’Assurance maladie et les syndicats médicaux représentatifs débutera ce jeudi 24 janvier. Pour le SML, qui porte de longue date l’idée que tous les médecins libéraux qui le souhaitent doivent pourvoir s’entourer d’au moins un assistant médical, les termes du cadrage énoncé apparaissent beaucoup trop restrictifs et contraignants.
En premier lieu, si la mesure proposée se borne à un dispositif d’aide à l’embauche assorti de trop nombreuses contraintes et qu’il n’est pas pérenne, le SML estime que les médecins libéraux y verront plus d’inconvénients que d’avantage et ne s’en saisiront pas.
La vocation des assistants médicaux est de soulager le médecin des tâches administratives qui dévorent son temps médical et sa vie personnelle conduisant trop souvent au burn-out. Aussi, réclamer à des praticiens déjà débordés d’en faire plus pour toucher une aide à l’embauche et davantage ensuite pour pouvoir continuer à assumer les salaires une fois l’aide épuisée, montre combien le gouvernement et l’assurance maladie vivent en dehors des réalités de l’exercice libéral.
Ensuite, inciter à la course à l’activité alors que l’heure est à la réduction des volumes à travers « l’efficience » et « la pertinence » est contradictoire. Cela laisse entrevoir que ce qui sera proposé risque bien de n’être qu’un marché de dupes. À moins que l’Assurance maladie puisse expliquer comment avec un volume d’actes contraint et des tarifs bloqués, il sera possible aux médecins de continuer à assumer leur rôle d’employeur lorsque les aides auront disparu. Dans ce schéma, le risque social et les frais (indemnités de licenciement et les éventuelles procédures devant les tribunaux de prud’hommes) qui en découlent seraient à la seule charge du médecin employeur.
Le SML estime incontournable l’ouverture du dispositif à tous les médecins libéraux qui en feraient la demande, toutes spécialités et tous secteurs confondus. Les médecins isolés doivent être soutenus en priorité, car ce sont les plus submergés de travail, surtout s’ils exercent en zone sous-dense. Cela leur permettra de dégager le temps nécessaire pour rejoindre, lorsque c’est possible, une structure d’exercice coordonné. Or vouloir l’inverse en faisant de l’adhésion à ce type de structure une condition sine qua non, l’assurance maladie et le gouvernement démontrent leur frilosité et leur manque d’ambition.
Si ces différents obstacles parvenaient à être levés, le SML réclame que les financements soient réservés en priorité aux médecins libéraux et non aux centres de santé dont nombre bénéficient déjà de moyens en personnel et d’aides multiples.
Enfin, les missions susceptibles d’être confiées aux assistants médicaux doivent englober les tâches administratives et l’accompagnement des patients en pré et post consultation (prise de rendez-vous, etc.…).
Pour que les assistants médicaux soient une réussite et aient un impact véritable le SML demande à l’assurance maladie de se modérer sur les contreparties et les prérequis exigés, d’étendre à tous (S1 et S2) et de façon pérenne le financement de ces emplois.
Il faut que le dispositif soit souple, simple et pérenne !
Le SML rentre dans cette négociation avec la plus grande vigilance pour éviter que ce qui était au départ une bonne idée ne se transforme en un marché de dupes.