La réingénierie de la profession d’aide-soignante pourrait très rapidement prendre un nouveau tournant… au détriment des infirmières et de la sécurité des patients.
Ainsi a-t-on appris, par hasard, au décours des négociations conventionnelles entre médecins et Assurance Maladie, qu’une « modification réglementaire »était « en cours pour étendre le champ d’intervention des aides-soignants en milieu ambulatoire ». Serait également envisagée lapossibilité de leur déléguer« des missions directement par les médecins », alors qu’actuellement les aides-soignantes agissent sous seule délégation d’actes d’une infirmière dans le cadre de son rôle propre.
Associés dès mai 2015 aux travaux de réingénierie de la profession aide-soignante, les syndicats infirmiers libéraux n’ont jamais été consultés sur la « modification réglementaire »en question. Ils n’en ont, même, jamais été informés… Tout juste avaient-ils appris, comme tout le monde, lors de l’annonce du Plan Ma Santé 2022, qu’une « actualisation des référentiels d’activités/compétences et de formation des aides‑soignants » était prévue…
Six mois plus tard et sans aucune concertation, le couperet tombe. Avec son « actualisation des référentiels de compétences des aides-soignants »:
- le gouvernement va appauvrir, voire faire disparaître, le rôle propre infirmier
- le gouvernement bafoue les 110 000 infirmières et infirmiers libéraux, laissant ces derniers au rang de tâcherons, tout juste capable d’effectuer des « actes » alors que les aides-soignantes se verront confier des « missions »…
- enfin, le gouvernement joue une partition très dangereuse : celle de l’insécurité des patients. Va-t-on prendre le risque de confier en toute autonomie des patients à des aides-soignantes qui, malgré leur professionnalisme, disposent d’une formation de 10 mois alors que celle des infirmières est de 3 ans ?
Révolté de tant de mépris pour les 110 000 infirmières et infirmiers libéraux, mais s’inquiétant aussi pour la sécurité des soins, le Sniil exige que la « modification réglementaire » envisagée par le gouvernement fasse l’objet d’une concertation urgente. Outre les organisations syndicales d’aides-soignants et d’infirmiers, cette dernière devrait également accueillir les associations d’usagers, premiers visés par ces mesures.
Comment accepter que Mme Buzyn et ses technocrates décident, seuls, de l’avenir de la profession infirmière libérale et de la sécurité des patients ?
Il faut arrêter la guerre entre infirmiers et aide soignants…. le libéra pour les aides soignants est une très bonne chose et empêchera pas la collaboration avec les infirmières . Il y a un grand besoin à domicile pour prendre en charge les personnes AG ou handicapées Hélas non réglementation des aides-soignants en libéral entraîne que les patients sont pris en charge par des auxiliaires de vie nous former sur l’utilisation du matériel et mettre parfois en danger eux-mêmes et le patient et cela ne choque personne
La faute des infirmieres est undeniable.. Voila plus de cinquqnte ans qu’elles se disent travailler en « binome » mais etant toujours celles qui en beneficient le plus.
Se debarrassant du sale boulot, sans lequel rien ‘d’autre n’est possible, mais ne montrant aucune appreciation.
Donnez aux aides-soignants (es) le cadre legal de ce qu’elles font deja dans les services. N’en deplaise aux IDE.
Moi… Ce qui fait un peu rire en tant qu’AS… C’est qu’actuellement il y a déjà bcp de ces 27 actes infirmiers qui sont pratiquer par les aides soignants c pas forcément légale mais ça arrange bien les ide… Alors que ça va devenir légal ça dérange tout le monde… SUPER la reconnaissance.
Complètement d ‘ accord avec vous !!
Je suis totalement d’accord avec vous.
Il faut espérer que Mme Buzyn ne cède pas aux pressions misent par les infirmières,comme à chaque fois, qu’il y un un changement concernant les aides soignant. Si nous passons libéral nous n’aurons plus besoin de SSiad. Plus de secrétaire, plus d’IDEC économie pour l’état. J’ai hâte de pouvoir travailler LIBREMENT!
je suis aide soignante depuis 35 ans et je n est pas vu devolution dans notre metier il est tant qu on nous revalorise on est les premieres personnes a etre en lien avec la personne agee dans le soin et la rela tion est primordiale pour engager le soin il est tant
Attention, il ne faut pas généraliser « les infirmières » qui sont majoritairement en accord avec ce nouveau texte. L’ordre infirmier ne fait pas du tout l’unanimité dans les rangs des IDE.
Ensuite, ces 27 actes sont déjà réalisés par les AS dans la plupart des structures et des domiciles. C’est maintenant que c’est dangereux puisqu’elles n’ont pas bénéficié de formation pour ces actes qu’elles réalisent au quotidien. Reconnaître officiellement ces actes dans leur rôle implique aussi qu’elles auront une formation spécifique ce qui, à mon sens, sera bien meilleur pour la sécurité des patients.
Pour conclure, je dirai que je ne comprends pas la polémique, le rôle des AS est déjà de réaliser des soins infirmiers (du rôle propre certes mais des soins infirmiers quand-même), ajouter quelques actes ne changera pas ce fait, les AS continueront de réaliser des soins infirmiers !
Bonsoir
Je souhaite déposer un commentaire en tant que membre d’une association de patients atteints d’une maladie chronique.
Ce qui m’anime, c’est le bien être du patient.
Tout d’abord, je peux comprendre l’inquiétude d’un certain nombre d’infirmiers libéraux qui se questionnent sur l’avenir de leur profession, notamment la bonne santé financière de leur cabinet ainsi que la sécurité du patient.
Ce qui est inquiétant, c’est la volonté des politiques à tirer les prix de vos prestations vers le bas. Néanmoins, je ne peux qu’approuver pour une fois le transfert des tâches aux AS pour plusieurs raisons :
1) Tout d’abord, les aides soignants effectuent déjà un certain nombre de soins IDE en toute illégalité depuis plusieurs années, notamment dans les EHPAD. Ce métier a besoin d’un encadrement, les AS mettant en jeu leur diplôme.
2) Ensuite, un AS n’a pas la possibilité d’exercer en libéral alors que leur compétence sont les bienvenus, je pense aux soins d’hygiene, qui sont de véritables soins. Sachez que ces soins sont délaissés par certains IDEL qui préfèrent effectuer des piqûres , pansements et gestion des médicaments. Certes, ce n’est pas une généralité mais je l’ai vu de mes propres yeux.
Avec le vieillissement de la population, on aura besoin de TOUS les professionnels de santé.
3) Les IFAS se vident d’année en année. En effet, entre 2014 et 2018, il y a -40% de candidats dans les IFAS, ce qui représente un véritable danger pour la chaîne de soins.
Le métier d’AS doit connaître une valorisation salariale ce qui passe par un enrichissement de leurs missions…..de manière officielle et légale !
Vivement l’accès pour les AS au statut de libéral ou ASL !
Signe : un membre d’une association de patients