Dans une tribune du « Parisien-Aujourd’hui la France », des médecins spécialistes, gynécologues obstétriciens, pédiatres, anesthésistes-réanimateurs justifient la fermeture de maternités, au nom de la sécurité des femmes et des nouveau-nés.
Ils viennent fort opportunément renforcer le discours de la Ministre de la Santé à Sciences-Po, déclarant que ces maternités « n’intéressaient plus les professionnels en raison de leur faible attractivité ».
A quoi vous êtes-vous engagés, Mesdames et Messieurs lorsque vous avez signé le serment d’Hippocrate ?
Avez-vous conscience de ce qu’impliquent pour les femmes et leurs familles la fermeture des maternités ?
A Bernay, à Die, à Thann, à Altkirch, à Guingamp, au Blanc, à Creil, à Saint Claude, n’avez-vous pas entendu leurs inquiétudes d’avoir des kilomètres à parcourir dans des conditions parfois difficiles pour mettre un enfant au monde ?
Est-ce vraiment la sécurité des femmes et des nouveau-nés que vous entendez défendre ou le souhait d’un exercice professionnel « confortable » où les femmes se plieront à votre omniscient savoir, savoir qui devrait pourtant être à leur service.
Vous évoquez fort justement une démographie médicale défavorable : que n’avez-vous rédigé des tribunes pour demander la fin du numerus clausus quand il en était encore temps.
Vos « solutions » proposées pourraient presque passer pour des provocations :
– Améliorer l’état des routes, certes, les habitants du Diois, du Jura ou du plateau ardéchois en sont convaincus mais la géographie est ce qu’elle est
– Solliciter SAMU et SMUR là encore, idée géniale, à condition d’avoir des équipes d’urgentistes suffisantes, réalité qui vous a sans doute échappé au moment où des services sont en passe d’être supprimés.
– Enfin, les hélicoptères ces anges de la santé qui décollent par tous les temps, se posent n’importe où et ne coûtent presque rien !
Enfin et c’est sans doute ce qui fâche le plus dans votre tribune, c’est votre « refus de la démagogie », s’appuyant sur l’idée que certaines maternités ne seraient maintenues que suite à l’avis des politiques et non des soignants et notamment pour préserver des emplois locaux.
Certes, des élus se sont mobilisés et continuent à le faire pour maintenir des maternités de proximité mais ils ne font en cela qu’appuyer la volonté de leurs concitoyen-ne-s, celles et ceux que vous semblez ne plus voir depuis trop longtemps.
Celles et ceux qui seront au Blanc les 22 et 23 mars pour les Etats généraux des maternités, pour dire non aux fermetures, pour faire entendre les voix des femmes et faire respecter leur choix de faire naître leurs enfants à proximité de chez elles.