Les chiffres publiés ce matin par le CNOM font état d’une hausse inédite des violences, de près de 9 % en 2018, à l’encontre des médecins. Le SML qui ne cesse de dénoncer cette escalade inacceptable ne comprend pas l’inertie et la passivité du gouvernement sur ce sujet.
Autant ce dernier s’empresse de construire des usines à gaz administratives, autant, il demeure passif face au phénomène de l’insécurité qui prospère à l’encontre des médecins et tout particulièrement des médecins généralistes. Cette situation agit comme un repoussoir supplémentaire à l’installation, et tout particulièrement de la jeune génération où les femmes sont plus nombreuses.
Le SML avait été reçu au ministère de l’Intérieur par les proches collaborateurs de M. Gérard COLLOMB, et leur avait fait des propositions très concrètes pour agir et protéger les médecins. Or force est de constater, qu’une fois de plus la sécurité des praticiens n’est pas une priorité de ce gouvernement.
Face à l’extrême gravité d’une situation qui ne saurait durer plus longtemps, le SML demande un rendez-vous dans les plus brefs délais au Premier ministre. L’« état d’urgence » pour la sécurité des médecins libéraux, que prône le SML depuis deux ans, doit être déclaré sans délai et mis en œuvre avec la plus grande détermination.
Pour rappel, le SML propose des mesures réellement dissuasives et protectrices pour les médecins libéraux :
- Le durcissement de la pénalisation des agressions et des incivilités commises à l’égard des médecins. Pour cela il faut que les praticiens rejoignent la liste des personnes chargées d’une mission de service public (instituteur, chauffeur de bus, sapeur-pompier, facteur, etc.).
- La levée des obstacles administratifs à la mise en place d’une surveillance vidéo dans les salles d’attente des cabinets médicaux y compris dans le cadre des consultations libres.
- La mise en œuvre d’un droit de retrait effectif pour les médecins libéraux, dès lors qu’il existe une menace ou une situation d’insécurité et pour autant que celle-ci n’est pas résolue par l’intervention de la puissance publique.
- L’autorisation de se désengager des soins en cas d’incivilité sans obligation d’assurer la continuité de ces soins.
- La généralisation des dispositifs d’alerte permettant aux praticiens de pouvoir déclencher l’arrivée immédiate des secours en cas de nécessité. Des dispositifs sur Smartphone ont été expérimentés par certaines URPS de médecins. Les enseignements de ces expérimentations doivent être tirés afin d’étendre les outils les plus fiables.
Le SML prévient le gouvernement que les médecins ne peuvent rester sans réagir face à la progression des violences à leur encontre. Le syndicat va proposer à ses homologues d’organiser une réunion de crise afin d’envisager des actions collectives de protestation, dans le cas, où une fois de plus, les Pouvoirs publics seraient tentés par la passivité. Les médecins ne sauraient de se contenter de l’aimable publication de brochures d’information. Le temps de l’action est venu.