La qualité des soins continue de dégringoler : un constat observable à la fois à l’échelle nationale qu’en régions. Déjà jugée comme moyenne lors du précédent baromètre, ces nouveaux résultats, portés par 360 medics et Egora témoignent d’un véritable cri d’alarme des professionnels de santé. Quels facteurs continuent d’impacter si négativement la qualité des soins ? Est-ce que les professionnels sont toujours aussi engagés ? Médecins et infirmiers prennent une nouvelle fois la parole à l’occasion de la 2ème édition du baromètre sur la qualité des soins.
Qualité des soins, attention au gouffre !
La moyenne baisse, encore ! 5,80/10 et 4,81/10 : ce sont respectivement les notes attribuées par les médecins et infirmiers en exercice à la qualité des soins en France pour cette deuxième édition du baromètre sur la qualité des soins en France. C’est en dessous des scores déjà fragiles de l’année dernière où les moyennes oscillaient entre 6,31/10 pour les médecins et 5,11/10 pour les infirmiers avec une baisse de près de 8 % chez les médecins et de près de 6 % chez les infirmiers en exercice.
D’une manière globale, plus de 92 % des médecins en exercice et 99 % des infirmiers en exercice intérrogés estiment que la qualité des soins est en danger en France.
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En matière de perception de la qualité des soins, c’est la chute libre
Ils sont 89 % des répondants à remarquer une dégradation continue contre 88 % l’année dernière.
Si on rentre dans le détail, on remarque que 88 % des médecins considèrent que la situation s’est dégradée, c’est 11 % de plus que l’année dernière où ils étaient 77 % ! Du côté des infirmiers en exercice, ils sont 94 % à déclarer la même chose, 2 points de plus qu’en 2018.
En régions, le constat se confirme particulièrement en Auvergne-Rhône-Alpes avec 90 % des soignants interrogés à constater une dégradation de la situation contre 74 % l’an dernier, soit 16 points de plus que l’année dernière.
Le système toujours pointé du doigt par les soignants à l’échelle globale comme individuelle
Qu’ils soient médecins ou infirmiers, libéraux, hospitaliers, à exercice mixte… l’ensemble des répondants de ce 2ème baromètre sur la qualité des soins portent le même constat que le 1er baromètre. Le principal facteur impactant la qualité des soins est systémique et traduit une réalité forte : la surcharge de travail.
Et ce constat, bien que commun à l’ensemble des médecins et infirmiers, quels que soient leur mode d’exercice (en ville, à l’hôpital…) ou leur région, est encore plus marqué pour les infirmiers non hospitaliers. De fait, ces derniers lui attribuent un score de 5,31/6 (plus le score est grand, plus l’impact est important) alors que la moyenne des infirmiers en exercice est de 5,15/6, score déjà élevé.
Le manque de moyens financiers vient pour cette nouvelle édition du baromètre en deuxième position mais relativement loin après la surcharge de travail.
En troisième position des facteurs qui jouent sur la dégradation des soins selon les médecins et les infirmiers en exercice, vient le bien-être et le moral de l’équipe de soignants.
Un personnel toujours engagé … jusqu’à quand ?
La dégradation de la qualité des soins engendre une situation de plus en plus intenable car si les soignants ont le sentiment d’être toujours investis, on note en revanche une baisse de la qualité de cet engagement puisque pour cette édition du baromètre, ils sont une majorité à être « moyennement engagés » contrairement à l’année précédente où ils étaient « très engagés ». Ce basculement témoigne d’une situation de plus en plus tendue pour les professionnels de santé.
Ainsi, 36 % des infirmiers en exercice s’estiment très engagés dans la gestion des connaissances médicales, c’est 23 points de moins que lors du précédent baromètre ! Ils se situent cette année d’avantage dans un « ventre mou » en se déclarant plutôt moyennement engagés. Les infirmiers se disent « très engagés » dans la participation à l’amélioration de la qualité des soins que lors du précédent baromètre, ce qui témoigne d’un ras-le-bol grandissant.
Un engagement qui continue de prendre des formes multiples
Dans ce cadre, les médecins apportent une attention particulière à la qualité de la transmission d’informations patients (98 % de médecins engagés) et à la gestion des connaissances médicales (engagés à 93 %). Les projets d’amélioration des conditions d’exercice génèrent l’engagement de 93 % des médecins et infirmiers, mais à y regarder de plus près, seuls dont 35 % s’estiment très engagés dans ce domaine (et 46 % moyennement engagés).
Pour améliorer les soins au quotidien, les infirmiers et médecins français s’équipent d’outils spécifiques. Les bases de données médicamenteuses et les messageries sécurisées de santé restent comme lors du précédent baromètre, les outils les plus plébiscités. De même, presque un tiers (27 %) des professionnels de santé se tiennent informés de l’actualité médicale spécialisée quotidiennement. C’est le cas d’un médecin en exercice sur 2.
Ainsi, aux yeux des médecins et des infirmiers, la qualité des soins, moyenne, continue de baisser en France pour atteindre un score en dessous de la moyenne. À l’échelle globale comme individuelle, le facteur négatif le plus impactant reste de nature systémique. Face à ces contraintes structurelles, les soignants ont le sentiment de s’investir toujours plus pour compenser les défaillances du système de soins mais la qualité de cet engagement tend à s’essouffler proportionnellement à la dégradation de la qualité des soins.
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Une enquête exclusive auto-administrée auprès de deux communautés médicales
Les résultats de l’enquête nationale ont été obtenus auprès de 4 635 professionnels de santé participants. 1 270 médecins ou futurs médecins et 2 308 infirmiers ou futurs infirmiers ont été conservés pour l’analyse, soit 3 578 répondants.
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