Un mouvement de grève sans précédent est en cours dans le pays et il grossit de jour en jour malgré les annonces ministérielles. Les revendications du collectif inter-urgences et de l’intersyndicale CGT-FO-SUD, relayées par tous professionnels travaillant dans ce secteur voire au-delà, sont des plus légitimes pour empêcher l’effondrement des service d’urgences/SAMU-SMUR en France.
Les mesures accordées, financées à hauteur de 70 millions d’euros, ne sont pour nous qu’un premier pas. Malgré cette avancée, l’essentiel des demandes des personnels demeurent insatisfaites : les besoins estimés en personnel non médical supplémentaires sont de 10 000 soignants pour se mettre au niveau du référentiel SAMU-Urgence de France, et des augmentations de salaires substantielles sont nécessaires pour maintenir l’attractivité des métiers. Par ailleurs, la majorité des services d’urgences ont besoin de travaux de rénovation et/ou d’agrandissement.
De même, nous exigeons l’arrêt des fermetures de lits et/ou de services qui est un impératif tout comme l’abandon des regroupements des services d’urgences.
On s’aperçoit en effet que les services d’urgence ayant une activité supérieure à 50 000-60 000 passages/an dysfonctionnent, ce qui peut altérer la sécurité de la prise en charge des patients.
L’Association des Médecins Urgentiste de France (AMUF) réitère son soutien au mouvement de grève porté par le collectif inter-urgences et les organisations syndicales. Elle appelle à un véritable plan Marshall pour les urgences et demande l’ouverture de négociations immédiates avec des propositions chiffrées beaucoup plus sérieuses de la part de Madame Buzyn.
Le gouvernement ne peut rester sourd aux revendications légitimes des personnels et l’AMUF en appelle à son sens des responsabilités.
Un grand sursaut national pour les services d’urgences/SAMU-SMUR et plus globalement pour l’hôpital est indispensable.
En soutien à leurs collègues paramédicaux, l’AMUF appelle tous les médecins à discuter service par service pour rejoindre leur mouvement.