Ce mardi 2 juillet 2019, près de 3 000 hospitalier-es, venue de toute la France, ont manifesté de Bercy vers le Ministère des Solidarités et de la Santé. Pour l’essentiel, les manifestant-es étaient des agent-es des Services d’Accueil des Urgences (SAU) et représentaient l’ensemble des collectifs régionaux inter-urgences. En grève depuis plus de 3 mois, pour certain-es d’entre elles-eux, elles-ils sont venu-es une nouvelle fois pour revendiquer : une revalorisation salariale, des embauches et des lits d’aval.
Les annonces de la Ministre de la santé au 14 juin 2019, n’ont pas trouvé échos chez les personnels hospitaliers. Le mouvement s’amplifie et, à ce jour, plus de 150 SAU sont en grève illimitée. Elles – ils continuent de revendiquer : l’arrêt des fermetures de lit, la création de 10 000 postes d’agent titulaire et une revalorisation de 300 € net par mois.
Le Directeur adjoint du cabinet a fait savoir que pour le ministère : « s’agissant de la rémunération, on en était pas loin, et dans une négociation ce n’est jamais 100% (et les syndicats le savent bien !) et s’agissant des lits d’aval et des effectifs, il renvoie à la mission nationale confiée à Thomas MESNIER et au Professeur CARLI. »
Désespéré-es par les propos, les représentant-es des collectifs régionaux font savoir, au Directeur adjoint auprès d’Agnès BUZYN, qu’une dizaine d’entre eux ont décidé de s’injecter de l’insuline. Cette annonce mettra un terme à la réunion et l’ensemble de la délégation (SUD, CGT, FO et le collectif inter-urgence) quittera le Ministère.
SUD Santé Sociaux rappelle les forts taux d’assignation du personnel en cas de grève et se félicite, dans le contexte, d’une mobilisation conséquente à Paris comme en région. La ministre devrait prendre, plus au sérieux, ce mouvement qui s’amplifie.
La Fédération SUD Santé Sociaux continue de soutenir les agents en grève et de les accompagner dans l’autogestion de leur lutte. Pour autant, en s’injectant de l’insuline, les collègues nous interpellent sur nos propres modes d’actions et leurs limites.
La Fédération SUD Santé Sociaux continue de penser que les revendications portées par le personnel non médical des urgences ont vocation à s’étendre à l’ensemble des person- nels des hôpitaux. Ce mouvement pourrait trouver, dans cet élargissement, une des ré- ponses au rapport de force, rapport de force insuffisant pour la Ministre.
Faire le pari de la trêve estivale est dangereux ! Aux urgences : pas de vacances !