Dans un contexte d’inégale répartition de l’offre de soins, l’un des défis majeurs des politiques de santé des pays développés consiste à garantir à la population une égale accessibilité aux soins sur leur territoire. Evaluer ces inégalités d’accessibilité devient alors un enjeu. Depuis quelques années de nouvelles méthodes font objet d’une convergence d’intérêt dans la littérature géographique internationale. Elles se sont imposées en France à travers l’indicateur d’Accessibilité potentielle localisée (APL) construit par la Drees et l’Irdes. Ce dernier sert de socle à la définition des zonages déficitaires en médecins généralistes institués en 2017-2018 dans l’ensemble des régions françaises.
Pour améliorer encore la mesure, la mobilisation de nouvelles données volumineuses (« big data ») sur la région Île-de-France montre les impacts de différentes évolutions de l’indicateur. La réduction de l’échelle géographique d’observation, de la commune à la maille de 200 mètres, met en exergue des disparités infra-communales importantes. La prise en compte des interactions entre l’offre et la demande à l’échelle régionale est la seconde évolution qui modifie le plus les niveaux d‘accessibilité mesurés. L’intégration de la dimension sociale des besoins et des pratiques de mobilité différenciées (voiture, transports en commun…) a des impacts plus locaux. Enfin, la mise en contexte plus globale de l’indicateur, notamment en tenant compte des offres médicales alternatives en spécialistes de premier recours, conduit à apporter une vision des équilibres infra-régionaux très sensiblement modifiée.
Les résultats sont présentés sous forme de scénarios comparant l’effet de chacune des hypothèses introduites. Des séries de cartes permettent également d’en avoir une lecture spatiale.
Voir aussi : Le rapport de l’Observatoire régional de santé Île-de-France (ORS)