Depuis 2004 (mise en place des Epreuves Classantes Nationales – ECN – comme mode d’entrée unique en troisième cycle), les étudiants ayant validé leurs 6 premières années de médecine choisissent en septembre leur spécialité et leur lieu d’internat.
Les choix 2019 se sont achevés le 24 septembre 2019 (cf : bilan des choix 2019) ; ils donnent un aperçu des aspirations professionnelles des internes de la promotion 2019.
Il faut d’abord constater la grande stabilité, d’année en année, des spécialités les plus prisées et de celles les plus boudées. Si, pour la première fois, c’est la chirurgie plastique qui occupe la tête du classement, il ne faut pas oublier qu’elle truste avec 5 autres spécialités (ophtalmologie, maladies infectieuses et tropicales, dermatologie, néphrologie, cardiovasculaire) les 6 premières places depuis la réforme de 2017. De même, mis à part l’incursion ponctuelle de la génétique médicale l’année dernière, le « grupetto » de fin de classement comporte toujours les même spécialités : celles habituées à la queue de classement depuis plusieurs années (Médecine Générale,Psy, Biologie médicale, Santé au travail et Santé publique) et deux des nouvelles spécialités de 2017 qui peinent à recruter : Médecine d’Urgence et Gériatrie (NB : la pertinence de la création de ces 2 internats sera inéluctablement discutée en cas de confirmation de ces résultats dans les années à venir).
NB : Urgences, Psychiatrie et Biologie sont des spécialités au centre de conflits sociaux depuis plusieurs mois.
La stabilité globale est également de mise pour la répartition homme/femme et les régions d’internat.
Si la part des femmes continue de croitre (58.8% des étudiants affectés), celles-ci sont très sur- représentées en gynéco médicale (97,6%), en gynéco obstétrique et, à un degré moindre, en endocrino, dermato, pédiatrie et chirurgie pédiatrique. A l’inverse, elles sont largement sous représentées dans la majorité des spécialités chirurgicales.
Pour les régions, les choix 2019 confirment d’une part, l’attractivité de Paris et, surtout, des « duos » Nantes/Rennes et Lyon/Grenoble et, d’autre part, les mauvais résultats des « duos » Limoges/Poitiers, Dijon/Besançon, Saint Etienne/Clermont, Caen/Rouen et Reims/Amiens (des pires aux moins pires). A noter toutefois 3 particularités cette année :
- Le chassé-croisé entre Bordeaux (habituellement sur le podium) et Montpellier (qui accède au podium),
- L’apparition surprise de la région Antilles/Guyane parmi les régions mal classées (est- ce en lien avec l’incendie du CHU de Guadeloupe ou la polémique sur l’internat de Martinique ?),
- Pour les futurs généralistes (si nous tenons compte des postes CESP) : l’amélioration de l’attractivité de Caen et de Paris mais la confirmation de difficultés à Dijon.
Mais le fait notable de ces choix concerne la spécialité de Médecine Générale : pour la première fois depuis la création des ECN en 2004, 3213 internes seront affectés-e-s en Médecine Générale, ce qui correspond exactement au nombre de postes (hors CESP) proposés (une première depuis la création des ECN en 2004) ! De plus, la première à choisir Médecine Générale était Aurélie Mégnien, 28e ; ils étaient 384 à avoir fait ce choix dans les 3000 premiers (contre 353 en 2018 et 331 en 2017) et le dernier poste proposé est parti bien avant les derniers étudiants à choisir !
Le SNJMG qui, depuis 2 ans fait une promotion active de la Médecine Générale auprès des futurs internes ne peut que se réjouir de ce résultat. Toutefois, le SNJMG tient à faire la mise en garde suivante : il est pour le moins précipité si ce n’est exagéré d’interpréter ce résultat comme l’amélioration de l’attractivité de la Médecine Générale.
En effet, ce résultat s’explique d’abord par une réduction du nombre de postes (hors CESP) proposés : 3213 en 2019 contre 3268 en 2018 (malgré l’augmentation du nombre d’étudiants passant les ECN). Ainsi, il y aura moins d’internes affectés en Médecine Générale en 2019 qu’en 2018 (3213 contre 3254) ! De plus, la Médecine Générale fait toujours partie du « grupetto » des spécialités délaissées…
C’est pourquoi, le SNJMG maintien sa mobilisation pour l’amélioration du statut et de l’encadrement universitaire des internes de MG et pour l’amélioration des conditions d’installation et d’exercice des médecins généralistes.
Contact presse : Dr Sayaka Oguchi – presidente@snjmg.org