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L’Observatoire de la transparence dans les politiques du médicament annonce son « soutien aux mobilisations pour sauver l’hôpital public » (Communiqué)

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« Nous apportons notre soutien à la mobilisation pour sauver l’hôpital public et les urgences. Nous rappelons que des milliards d’euros de dépenses en médicaments et produits de santé pourraient être dégagés en faisant toute la lumière sur leur prix, comme la France s’y est engagée auprès de l’OMS en mai dernier.

Ce mardi 15 octobre, les personnels hospitaliers manifestent avec les pompiers pour un plan de sauvegarde de l’hôpital public et des financements à la hauteur des besoins. Nous leur apportons notre soutien. Nous rappelons que 266 services d’urgence se sont mis en grève et ont été traités avec mépris par LREM et la ministre de la santé alors que les moyens financiers existent. Il suffit à Agnès Buzyn de concrétiser enfin l’engagement qu’elle a pris au nom de la France devant l’Assemblée mondiale de la santé en mai dernier : assurer la transparence sur les prix des médicaments et produits de santé.

L’industrie pharmaceutique fixe, dans la plus grande opacité, des prix exorbitants et illégitimes. En 2014, des nouveaux traitements de l’hépatite C ont été mis sur le marché autour de 50 000 €. L’achat par l’Assurance maladie de ce traitement pour l’ensemble des personnes touchées par l’hépatite C en France en 2014 aurait représenté 13 milliards d’euros soit presque deux fois le budget total de l’AP-HP en 2014 (7 milliards d’euros) !

Ces dépenses massives et illégitimes menacent notre système de santé. Toute la lumière doit être faite sur elles. Les prix doivent être négociés par le comité économique des produits de santé au regard de différentes informations, qui doivent être rendues publiques, dont les détails des investissements réalisés pour la recherche et le développement (R&D), y compris d’institutions publiques, les différentes aides reçues par les industriels, et mis au regard des informations sur les brevets, les coûts minimum de productions et les prix des génériques disponibles en dehors du marché européen1.

Ce dernier point connu permettrait de nous rendre compte que nous payons deux fois les médicaments et produits de santé : d’abord par un soutien à la recherche, ensuite par l’Assurance maladie. C’est le cas d’outils de suivi d’une hépatite virale2, développés grâce à de l’argent public (l’INSERM, CNRS, AP-HP, des universités et d’écoles d’ingénieurs publiques). Pourtant les bénéfices sont privés. En 2019, le prix du Zolgensma, développé grâce à l’argent du Téléthon, donc des dons défiscalisés, a été proposé par la firme Novartis au prix de 2,1 millions d’euros par injection ! Depuis 10 ans, Sanofi, comme tant d’autres industries qui justifient les prix par les risques financiers qu’elle prend, reçoit entre 110 et 150 millions d’euros par an d’aides publiques via le crédit d’impôt recherche, sans compter les autres financements publics qu’elle reçoit sous d’autres formes – pourtant, dans la réalité, Sanofi réduit le nombre de chercheurs.

Il est temps que nous nous réapproprions les médicaments et produits de santé, largement financés grâce aux contribuables. Ce sont nos médicaments. En faisant la lumière sur ces prix indus, en diminuant drastiquement les prix exorbitants, les moyens financiers nécessaires à la sauvegarde de l’hôpital public et d’un système de santé solidaire peuvent être dégagés. Il s’agit juste de volonté politique.

Agnès Buzyn a donc le choix : maintenir un système absurde qui ne profite qu’à une poignée d’actionnaires et où l’argent public, les impôts et cotisations de chaque citoyen-ne, sert à acheter deux fois les médicaments – dans ce cas, elle sacrifie le système de santé, impose de nouvelles / Edépenses aux usagers et ruine les conditions de travail des personnels ; ou bien assurer toute la transparence sur les prix des médicaments. Elle doit comencer  dans l’immédiat par soutenir les amendements allant en ce sens dans les discussions parlementaires sur le financement de la Sécurité sociale, et conduire une politique rationnelle de dépenses en santé, en proposant au plus vite une loi sur la transparence sur les prix des médicaments et produits de santé et le financement de la recherche et du développement par les institutions publiques. »

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