Les praticiens du BLOC ont présenté leurs propositions au Cabinet de la Ministre en vue des négociations qui s’ouvriront le 25 juillet. Sérieux sanitaire ou hystérie politique…. les pouvoirs publics, l’assurance maladie et les complémentaires ont l’occasion de changer de cap et créer la confiance avec les acteurs concernés.
Les dépassements d’honoraires ont deux défauts qui les rendent insupportables aux yeux des patients et de l’opinion. Ils sont la manifestation la plus visible de la perte du droit acquis de la gratuité des soins. Circonstances aggravantes : ils sont à la tête du client.
Après cela, il est bien difficile de faire admettre qu’ils sont malheureusement indispensables à la qualité des actes et que ces dépassements compensent le déremboursement des spécialités du bloc opératoire par les pouvoirs publics. Ces derniers ont perpétué ce paradoxe : ce sont des spécialités délaissées alors qu’elles sont cruciales pour la santé, les plus astreignantes et de la plus haute responsabilité comme en attestent les primes d’assurance chaque année plus lourdes.
Les dépassements ne disparaîtront pas. La Ministre a dû leconcéder au nom du réalisme. Des quelques milliards nécessaires, elle ne dispose pas du premier.
Alors ? allons-nous travailler ensemble de manière civilisée pour rendre enfin ces dépassements tolérables?
LE BLOC a proposé les principes d’un plan d’économie des actes superflus et des actes réalisés par précaution médicolégale (médecins défensive). Cela doit être mené par les praticiens eux-mêmes ! Reprendre les RMO (recommandation médicale opposable) par spécialité : ces spécialistes proposent de mobiliser les sommes libérées pour débloquer les tarifs : ce que les actes attendentdepuis dix ans pour certains et trente ans pour d’autres.
Pour répondre à l’attente des pouvoirs publics, LE BLOC a accepté de prévoir un capital d’actes pratiqués à tarifs opposables pour couvrir de manière exhaustive la population en situation précaire. Ces actes sont réalisés par tous les praticiens du bloc opératoire.
Cette mission accomplie, tous les praticiens doivent avoiraccès aux compensations des dépassements d’honoraires, il n’y a plus de raison de condamner au dépérissement quelques praticiens de secteur I du bloc opératoire qui restent depuis 1998 piégés par le mensonge de la sécurité sociale. On ne peut rien redresser dans l’injustice. Aucun jeune praticien du bloc ne doit en être écarté au début de sa carrière.
Les dépassements sont le seul frein à la dégradation des soins. Ce n’est pas un hasard si les dépassements d’honoraires se sont développés dans les bassins de population qui concentrent un fort taux de cadres. C’est parce que cette population a la capacité de choisir des soins de qualité et sait se les financer par ses complémentaires : les robots en chirurgie, les techniques innovantes, les praticiens de qualité….
Ailleurs le désert s’organise. Supprimer les dépassements reviendrait à appauvrir les soins partout. Ne pleurons pas une fois encore sur la dégradation des soins dans les hôpitaux périphériques trop souvent désertés par les praticiens compétents et remplacés à la sauvette. Évitons que cela ne s’accélère. Solvabilisons les dépassements avec les complémentaires.
Le SYNGOF a proposé que les dépassements se limitent aux patients qui demandent des chambres particulières ou ont une telle option dans leur contrat complémentaire. La chambre particulière est en effet l’indicateur le plus évident de solvabilité pour les soins.
Ces dépassements devraient s’inscrire dans un tarif public mais les médecins n’ont pas le droit d’appliquer des tarifs de dépassement homogène. Par conséquent, nous proposons l’encadrement entre un tarif plancher et un tarif plafond :
– Plancher correspondant à un prix qui garantisse la qualité des soins
– Plafond indiquant à la population où commence l’excès.
Plus que des sanctions, faisons bénéficier l’assurance maladie d’une nouvelle économie. Au-dessus du plafond, elle ne participe plus au financement. Elle applique le tarif d’autorité qui existe déjà et qui est purement symbolique.
Le gouvernement précédent avait échoué a trouver une solution pratique tellement il était dépendant des groupes financiers et incapable de mener une négociation avec les vrais acteurs.
Aujourd’hui, les praticiens des blocs tendent la main au gouvernement. Va-t-il la saisir ou circonvenir encore une fois les praticiens qui la tendent ?
Contact presse :
Emeline Barbé – 06 87 76 17 23 – emeline@eb-conseil.net
Docteur Jean MARTY
Président SYNGOF
Co président du BLOC
06 09 35 02 77