Sommes-nous en train de passer de la dénonciation ou de la compassion à une vraie mobilisation pour la défense de l’hôpital public ? Pour le CH-FO c’est un impératif qui doit être partagé par tous les personnels de l’hôpital et au-delà par les citoyens et les élus.
Aujourd’hui certains découvrent que la crise n’est pas circonscrite aux urgences, au secteur des personnes âgées ou à la psychiatrie et que cette crise met en difficulté toutes les catégories professionnelles : médecins, paramédicaux, techniques, administratifs et cadres hospitaliers.
Des années d’ONDAM asphyxiant ont conduit aux réductions capacitaires, aux suppressions de postes, au gel du point d’indice, d’où la perte d’attractivité des carrières, et les difficultés de recrutement. Et cette année on ajoute les remises en cause statutaires, et la réforme des retraites c’en est trop !
Nous savons que lorsque la colère monte, le directeur bashing peut permettre des effets de tribune faciles. D’autant plus faciles que les directeurs, sont des fonctionnaires d’autorité qui ont la charge de mettre en œuvre la politique décidée par le gouvernement et le Parlement.
Mais que des responsables politiques dénoncent « le management » comme responsable de la crise des hôpitaux, ce n’est pas digne. Ce management n’a cessé d’être réformé par le législateur depuis 10 ans, jusqu’au mois de juillet dernier, et avec des mouvements de balancier délétères. Mais la contrainte budgétaire, elle, a été constante, jusqu’au vote du PLFSS 2020 en première lecture le 29 octobre 2019.
Le CH-FO agit pour défendre les cadres de direction et dénonce les doubles discours : d’un côté on s’interroge sur le fait d’avoir été loin dans les fermetures de lits, de l’autre tel bureau du ministère ou d’une ARS continue à demander de nouvelles fermetures. D’un côté on dit se soucier de l’emploi et des conditions de travail, de l’autre les plans de retour à l’équilibre exigent toujours plus de suppression de postes.
D’un côté on dit vouloir un « management partagé et participatif » et de l’autre on centralise à tout va et l’on réduit les instances de dialogue social.
Les cadres hospitaliers n’ont pas choisi le service public pour le faire reculer mais pour le développer et l’améliorer.
Or dès le dépôt du projet de PLFSS 2020, le CHFO a dénoncé ses arbitrages insoutenables.
Il est temps de changer de cap, il est encore temps de changer le PLFFSS 2020.
Le CHFO revendique avec l’ensemble des personnels hospitaliers les moyens pour permettre à l’hôpital public d’assurer ses missions et aux personnels d’avoir des conditions de travail dignes de ce nom !
Le CHFO appelle les cadres hospitaliers à manifester par tous moyens leur solidarité avec ceux qui se mobilisent le 14 novembre en toute sincérité et toute responsabilité pour défendre le service public comme il appelle d’ores et déjà à la grève du 5 décembre prochain contre le régime universel de retraite par points.