« La fin de l’année 2019 a été marquée par une mobilisation des internes de France comme les hôpitaux n’en avaient pas connue depuis des années. Plus de 16 000 d’entre nous se sont mis·es en grève le 10 décembre pour revendiquer des conditions de travail décentes et une revalorisation de leur statut précaire.
Après seulement cinq jours de mobilisations, la ministre de la Santé et des Solidarités, Mme Agnès Buzyn, a fait le 15 décembre 2019 une série d’annonces non concertées et non discutées. Parmi celles-ci, aucune ne répond véritablement à nos revendications.
Concernant le temps de travail, une fois de plus le ministère se décharge de sa responsabilité en en appelant à la bonne volonté des structures hospitalières. L’idée de conditionner leur certification au respect du temps de travail des internes nous paraît utopique. A titre d’exemple, depuis 2015, les hôpitaux doivent rendre compte du respect de notre repos de sécurité avec pour résultat une aggravation du non respect de celui-ci dans notre dernière enquête qui paraitra prochainement.
Le rétablissement des demi-gardes est pour nous inacceptable. Elles ne permettent en rien de limiter le temps de travail, au contraire elles autorisent les structures à ne pas le respecter car ces demi-gardes n’ont pas de durée définie réglementairement. Nous demandons que cette idée soit abandonnée par Madame la Ministre.
Concernant notre formation et la phase de consolidation, la rémunération du Docteur junior revalorisée par une prime de 5 000€ à 6 000€ annuels ne peut qu’être saluée. En revanche, quand on constate qu’avec cette prime, les internes de dernière année auront un salaire équivalent à un assistant hospitalier, on ne peut que s’inquiéter de l’avenir du post- internat. Nous demandons l’ouverture de discussions sur cette question avec les autres syndicats de séniors (Jeunes médecins et APH) en lien avec la refonte du statut de PH.
L’annonce d’une prime de vie chère pour les internes franciliens de première année estle seul point positif de ces annonces. Elle cache cependant un mépris à peine voilé pour les internes du reste de la France qui ne vivraient pas dans des villes suffisamment onéreuses pour mériter cette prime alors même que le prix du logement dans certaines grandes métropoles comme Bordeaux ou Lyon concurrence ceux de l’Ile-de-France. Par ailleurs, nous ne connaissons rien de la mise en œuvre en pratique de cette annonce : quel montant ? Mensualités ou annuité ? Nous demandons à être reçus afin de discuter de cette mesure.
Tous ces éléments nous conduisent à poursuivre notre mouvement tant que nous n’aurons pas obtenu l’ouverture de véritables négociations avec nos tutelles. La question de la mise en œuvre de la phase 3 de l’internat avec les incertitudes sur la procédure d’appariement reste en suspens. L’écoute dont nous bénéficions lors des réunions aux ministères s’est certes améliorée depuis le début de la mobilisation mais les inquiétudes persistent.
La mobilisation débutée le 10 décembre continuera donc en janvier avec un 3ème roundde grève nationale le lundi 20 janvier, jour le plus déprimant de l’année mais pas pour les internes !
Bonne année 2020 à toutes et à tous ! Et bonne lutte ! »
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