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Journées mondiales de prévention du suicide : « La prévention du suicide doit constituer une grande cause de santé publique »

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Paris, le 10 septembre 2012 – En France, 130 000 personnes tentent chaque année de mettre fin à leurs jours : parmi elles, en 2011, 11 000 en sont mortes, soit près de 3 fois le nombre de morts sur la route dans la même année ! Face à l’impuissance des pouvoirs publics et des acteurs du système de santé de faire baisser ces chiffres, le docteur Olivier Drevon, psychiatre et président de l’Union Nationale des Cliniques Psychiatriques (UNCPSY) rappelle les trois piliers complémentaires de l’action collective : favoriser le développement de données statistiques, améliorer la prise en charge et le suivi des patients, favoriser la coopération entre professionnels de santé.

Mobilisation nationale : le temps de l’urgence !

En 2010, 5,5 % des 15-85 ans déclaraient avoir fait une tentative de suicide au cours de leur vie. Le suicide représente la première cause de mortalité chez les 25-34 ans et la seconde chez les 15-24 ans. Si un événement particulier peut avoir déclenché l’acte, les raisons profondes en sont souvent complexes. Parmi les principaux facteurs de risque : le fait d’avoir subi des violences, sexuelles ou non, la solitude, le chômage, sans oublier la dépression. Le risque de passage à l’acte est de 30% supérieur chez les personnes dépressives : le taux de mortalité dû aux suicides est alors proche de 15 % (source : Bulletin épidémiologique hebdomadaire, 13 décembre 2011). « Chômage et dépression étant d’ailleurs fréquemment liés. En 2010, les Cliniques Psychiatriques de France se mobilisaient déjà à l’occasion d’un colloque intitulé “Société sous pression, Français en dépression“. » rappelle le docteur Olivier Drevon, président de l’UNCPSY.

Favoriser le développement de données statistiques précises.

Selon le docteur Drevon, la France manque cruellement de données statistiques en matière de suicides et de récidives. Dès 1993, le Conseil économique et social recommandait pourtant de se doter d’outils d’observation à l’image de la Grande-Bretagne ou encore de la Suède qui connaissent des taux de suicides sensiblement moins élevés. Soutenant l’appel du professeur Debout pour que soit créé un Observatoire national du suicide, l’UNCPSY rappelle l’importance d’études épidémiologiques renforcées et systématiques dans une dynamique de prévention active.

Prise en charge et suivi des patients : l’engagement quotidien des cliniques psychiatriques de France.

Une tentative de suicide est souvent considérée comme un appel à l’aide ou comme le signe d’une profonde détresse. La prise en charge et le suivi après une tentative sont donc unanimement reconnus comme essentiels. Pour Olivier Devron, « Le rôle du psychiatre est de montrer au patient qu’il n’est pas incompris et que la situation qui a mené à la tentative n’est pas une fatalité. Hospitaliser le patient, c’est prendre en considération son geste afin de le faire agréer à un soin, de limiter, les risques de rechute afin de favoriser les soins ultérieurs ». L’amélioration de la prise en charge passe aussi par la formation du personnel ou les innovations médicales telles que le développement des lits de crise, en liaison directe avec les urgences hospitalières et qui permettent d’accueillir des patients en phase aiguë avec une surveillance médicale intensive et rapprochée. L’hospitalisation privée développe particulièrement ce type de prise en charge.

Approfondir la collaboration entre tous les acteurs.

Face à l’ampleur de la tâche, le docteur Olivier Drevon appelle l’ensemble des acteurs à se mobiliser : « Nous prônons depuis des années la collaboration avec la médecine de ville, les associations de patients et l’ensemble du réseau des acteurs impliqués ; de la même manière que nous sommes prêts à répondre très rapidement et dans chaque territoire à ce défi qui se pose pour améliorer l’organisation et la qualité des soins. »

Ce dernier point sera au cœur des débats du colloque annuel de l’UNCPSY à Montpellier le 5 octobre prochain consacré à l’amélioration de la coopération entre la médecine de ville et la psychiatrie.

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