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« Après 6 semaines de crise sanitaire, quel est le premier bilan de la mobilisation des 1 300 médecins et 63 associations SOS Médecins sur les territoires ? » (Communiqué)

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A l’occasion du Conseil d’administration de SOS Médecins France, le Dr Pierre-Henry Juan, président de la Fédération nationale, s’est félicité de la mobilisation en première ligne des 1 300 médecins SOS, face au COVID-19.

Le Conseil d’administration a souligné la réactivité remarquable des 63 associations locales, pour répondre aux besoins des patients, assurer leur sécurité et celle des soignants. Pour le Dr Pierre-Henry Juan, « SOS Médecins fait la preuve de la pertinence de son modèle, agile et réactif, et de son engagement aux côtés de l’Hôpital, comme un maillon essentiel du système de soins ».

  1. Les associations SOS Médecins font preuve d’une remarquable agilité et d’une grande réactivité.
  2. Les échanges d’information ont joué et jouent un rôle clé.
  3. Pour les équipements de protection, c’est toujours le système D
  4. La crise permet de tirer des premières leçons

1. Les associations SOS Médecins font preuve d’une remarquable agilité et d’une grande réactivité.

Ainsi en fonction des territoires, les associations SOS Médecins ont adopté en un temps record des modes de fonctionnements nouveaux :

  • Adaptation de la régulation au téléphone, avec des consignes homogènes à tous les centres d’appels pour l’orientation des patients
  • Création de consultations dédiées COVID-19
  • Création de centres COVID-19, ou participation à des centres COVID-19
  • Déploiement de la téléconsultation
  • Adaptation des visites pour pouvoir les opérer en mode sécurisé

Concernant les visites à domicile, SOS Médecins continue à se rendre quotidiennement au chevet des patients. Et ceci y compris dans les zones très infectées comme l’Ile-de-France et le Grand Est. Malgré la circulation rendue très facile par le confinement, les visites sont devenues chronophages pour deux raisons :

  • Les mesures d’équipement et de déséquipement particulièrement lourdes (souvent sur le trottoir ou dans les halls d’immeuble).
  • Des patients angoissés qui demandent plus d’écoute et de conseil en cette période.

Concernant la téléconsultation, les associations l’ont déployée très rapidement, permettant des gains de temps. SOS Médecins l’utilise de manière pertinente et dans le cadre des instructions officielles : « La téléconsultation peut être utile dans certains cas, par exemple pour lever un doute. A SOS Médecins nous avons toujours la possibilité de nous rendre chez le patient ou de le faire venir en consultation dans un point fixe ».

Enfin concernant les consultations en point fixe, l’urgence a été d’assurer la sécurité des patients grâce à divers systèmes qui ont été mis en place en fonction des réalités locales.

Toujours les mêmes objectifs :

  • Éviter les contacts entre patients
  • Séparer les flux de patients « suspectés Covid+ » et les autres
  • Protéger les soignants et les personnels

Les associations ont donc, en fonction de leurs locaux, créé deux circuits de consultations distincts, réaménagé les salles d’attentes, interdit les accompagnants (sauf pour les mineurs), multiplié les désinfections, mis en place des accueils par des personnels infirmiers, etc.

2. Les échanges d’informations jouent un rôle clé

Dans ce contexte inédit, où l’on apprend chaque jour sur la maladie, SOS Médecins a favorisé les échanges d’information et la communication.

  • Communication avec les pouvoirs publics

SOS Médecin a adapté son système de suivi épidémiologique. Le Dr Pascal Chansard, membre du bureau chargé du suivi épidémiologique, a ainsi modifié les dispositifs de remontée d’informations à partir des logiciels métiers, qui ont permis de transmettre aux autorités de Santé, Santé Publique France en particulier, des données quotidiennes en temps réel. Le Dr Pascal Chansard : « Nos logiciels permettent d’avoir un suivi quotidien en temps réel. De plus nous avons l’habitude de travailler avec Santé Publique France. Grâce à quelques adaptations, nous avons pu affiner un suivi épidémiologique quotidien en temps réel. Comme SOS Médecins est souvent en première ligne, nos infos permettent d’anticiper l’évolution de la situation ».

Plusieurs associations SOS Médecins peuvent également disposer d’un point quotidien avec leur ARS, permettant d’être utilement associées à la stratégie sur leurs territoires et d’échanger les informations les plus récentes et pertinentes. Cette réalité est malheureusement inégale et plusieurs associations n’ont pu avoir que peu ou pas de contacts avec leur ARS dans la période.

  • Communication au sein de SOS Médecins

Le bureau de SOS Médecins France, réuni au début de mars, a transmis à l’ensemble des associations une fiche COVID-19, ainsi que les bonnes pratiques à mettre en œuvre.

Durant la période, la liste mail des 63 présidents est le lieu privilégié de communication entre les associations, permettant d’échanger des bonnes idées, de comparer les situations locales, et de s’encourager mutuellement. Elle a également permis à la Commission scientifique de SOS Médecins France, de transmettre à tous les informations médicales à jour, et une affiche de synthèse destinée à informer le public.

Les associations ont également participé aux dossiers médicaux partagés mis en place dans certaines régions pour assurer un suivi commun avec les infirmières libérales (IDEL) et les médecins traitants.

3. Pour les équipements de protection, c’est toujours le système D

Après 15 jours de demandes aux ARS, puis au ministère de la Santé et des Solidarités, SOS Médecins a obtenu le 12 mars la garantie de dotations de masques. Le 16 mars, ne voyant rien venir, nous avons adressé un message au Président de la République par communiqué : « Equipez-nous de toute urgence : le cri d’alarme de SOS Médecins », réclamant une dotation complète, par un circuit efficace et dédié. Malheureusement jusqu’à aujourd’hui cela n’a pas été possible.

C’est donc le système D qui prévaut. Certaines ARS ont apporté des dotations. A d’autres endroits les hôpitaux ont partagé, quand ils en avaient, les matériels de protection. Ailleurs des patients nous ont offert des blouses, des masques, des lunettes, des charlottes.

« SOS Médecins a été touché par l’élan de solidarité et les très nombreuses marques de reconnaissance de la population et des professionnels qui nous voient circuler nuit et jour dans les villes désertes et nous rendre avec si peu de protections au cœur des foyers. C’est un bon carburant ! » selon le Dr Pierre-Henry Juan.

Certaines associations SOS Médecins ont réussi à en acheter auprès de leurs fournisseurs. D’autres en ont récupéré auprès des collectivités et des vieux stocks datant de la grippe H1N1. Pour le Dr Pierre-Henry Juan, « cette situation a créé un malaise, et pour tout dire une colère chez nos médecins ». « Je ne peux pas admettre que l’on mette nos patients et nos médecins en danger, à cause d’une organisation plus que défaillante. Certains médecins se sont arrêtés de travailler faute de protections ; d’autres ont été contaminés ; c’est totalement anormal. Il faudra améliorer les choses pour l’avenir. »

4. La crise permet de tirer des premières leçons

Les leçons que l’on tire à ce stade :

1/ Le modèle de SOS médecins est d’une grande agilité. Pour le Dr Serge Smadja, secrétaire général de SOS Médecins France, « ce qui est précieux, c’est de pouvoirs’appuyer sur nos 4 piliers : 1 – Une régulation professionnelle aguerrie et efficace, 2- la visite à domicile, particulièrement pertinente dans bien des cas, 3 – la consultation en point fixe, à condition de la gérer de manière sécurisée, 4 – la téléconsultation, dans un cadre défini et limité. C’est ce qui nous permet d’être pleinement opérationnels, d’aider l’hôpital à fond, et d’être en première ligne dans cette ‘’guerre’’, pour citer le Président de laRépublique ».

2/ L’encombrement du 15 démontre les risques majeurs qui seraient liés à la mise en place d’un numéro unique. La disponibilité de SOS Médecins au 3624 est un plus important pour les patients,qui sont certains de trouver au bout du fil une autre régulation de qualité qui leur propose des solutions efficaces.

3/ SOS Médecins montre également son rôle d’acteur clé, le plus souvent en première ligne. Il conviendra à l’avenir de ne pas l’oublier dans la définition du système de santé, mais aussi notamment dans la répartition des stocks de matériels de protection.

4/ En termes d’affectation des moyens,certains choix pourront être questionnés. Ainsi faudra-t-il mesurer la pertinence des moyens importants donnés aux centres d’appel du 15, mais qui n’ont pas empêché sa saturation. Autre exemple : les larges moyens libérés pour la prise en charge sans limite des téléconsultations, alors qu’aucune revalorisation n’a été prévue pour la visite à domicile. Pourtant la visite,qui peut comporter un électrocardiogramme, une prise de saturation et une échographie pulmonaire, est bien supérieure en termes de levée de doute.

5/ Dans cette période de confinement,la visite à domicile, toujours oubliée des revalorisations conventionnelles mais que SOS Médecins n’a jamais abandonné depuis 50 ans, prouve une nouvelle fois son intérêt et la valeur clinique de l’examen au chevet du patient. Notre reconnaissance aujourd’hui est celle des patients et des régulateurs du 15 ayant besoin d’une évaluation clinique à domicile indispensable pour juger de la meilleure orientation notamment en ces temps de saturation hospitalière.

Contacts :

Pierre-Henry Juan, Président
Email : dr.pierrehenry.juan@sosmedecins.fr 

Serge Smadja, Secrétaire général,
Email : dr.serge.smadja@sosmedecins.fr

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