L’Assurance maladie s’apprête à ouvrir son téléservice afin de permettre aux médecins de déposer leur demande de compensation au titre des pertes d’activités qu’ils subissent depuis la mi-mars. Le dispositif mis en place permettra le versement d’un premier acompte pour la période du 16 mars au 30 avril. Le SML appelle tous les médecins libéraux à déposer leur dossier de demande d’aide dès l’ouverture de ce téléservice.
Toutefois, cette aide ne portera que sur les charges des médecins. Certes cela a le mérite d’exister, mais le SML estime que le compte n’y est pas, et qu’au final, cette démarche traduit une forme de mépris des pouvoirs publics envers les médecins libéraux.
En effet, l’activité des médecins libéraux a été empêchée depuis le 16 mars : tout d’abord, le déclenchement du plan blanc a conduit à la déprogrammation de plus de 100 000 interventions de chirurgie dans les cliniques, privant les médecins des blocs opératoires de toute activité, ensuite la pénurie de masques, et plus généralement d’EPI, le transfert aux pharmacies du renouvellement des prescriptions et l’inadéquation des messages limitant les déplacements aux seuls soins urgents, ont ralenti l’activité des cabinets de ville, et mis à l’arrêt certaines spécialités. Cela se complique aujourd’hui avec le rationnement des médicaments nécessaires aux anesthésies générales
Face à cette activité empêchée, qui a conduit les patients à renoncer aux soins, les médecins libéraux demandent des comptes et attendent plus qu’un soutien du bout des lèvres.
L’Etat a su trouver les moyens d’apporter aux établissements publics une fraction de leurs recettes habituelles pour les aider à faire face au ralentissement de leurs activités et ainsi assumer leurs charges et les rémunérations.
Dans ce contexte, le SML ne saurait accepter une telle iniquité.
Le syndicat estime qu’en plus de l’accompagnement sur les charges, des mesures de compensation des revenus doivent être trouvées. Il serait totalement anormal que les médecins libéraux, quel que soit leur secteur d’exercice (1, 2, optam ou optamco) et quelle que soit leur spécialité, soient les seuls travailleurs indépendants à être écartés des dispositifs de remplacement de leur revenu alors même que leur activité, pourtant essentielle, a été empêchée par l’action de l’Etat.
Le dispositif d’aide aux charges des médecins est insuffisant et le SML réclame, pour tous les médecins libéraux, une mesure de compensation financière de l’activité, qui, au même titre que les établissements, pourrait prendre la forme du versement d’un douzième des honoraires habituellement perçus par mois d’activité empêchée.
>Contact presse : Sylvie FONTLUPT, Tél. 06 72 82 42 18