Les scientifiques tirent la sonnette d’alarme depuis de nombreuses années sur l’impact de la dégradation de notre environnement et sur la disparition des habitats et des espèces. Il y a une trentaine d’années, un des arguments majeurs qui était avancé pour protéger les grandes forêts tropicales et la biodiversité qui y était associé, c’était les potentialités pharmacologiques qu’elles pouvaient receler et le rôle de poumons verts de la planète qu’elles pouvaient jouer. Puis vint le temps où cette biodiversité a pris plus sens dans notre environnement proche et où on a mesuré les services que rendaient les écosystèmes plus ou moins naturels qui nous entouraient.
Ainsi, un large groupe d’experts rassemblé par l’ONU au début des années 2000 a reconnu que la nature était indispensable au bien-être de nos sociétés à travers les services écologiques que cette nature rend à l’Homme : services de production (matériaux de construction, habillement, alimentation…), de régulation (des pollutions, des inondations, des maladies…) et les services culturels (loisirs, ambiance, éducation…)
Enfin, on a développé récemment le besoin d’une « transition écologique » qui devait, plus ou moins rapidement, intégrer une prise de conscience de l’importance de ces plantes et animaux et du rapprochement indispensable entre nature et culture. Toutefois l’homme continue à détruire malgré son besoin de nature.
Quel a été l’impact du confinement sur la biodiversité dans les villes ? Comment réinventer la fabrique de la cité et de espaces publics avec toutes leurs composantes vivantes ?
L’analyse pour Terra Nova de Philippe Clergeau, professeur au Muséum National d’Histoire Naturelle et animateur du Groupe sur l’Urbanisme Écologique (Sorbonne Université/ITE), et spécialisite d’écologie urbaine.