Faut-il que tout change pour que rien ne change… L’UFMLS ne croit pas en une quelconque amélioration de la situation des médecins libéraux par le «Ségur» de la santé, pas plus qu’elle ne croit en un ralentissement de l’effondrement du système sanitaire français en lien avec les réformes sanitaires successives.
Les déclarations du Premier ministre Édouard Philippe montrent une absence totale de volonté de changer d’orientation et de tourner le dos aux échecs. Comme il le dit, « Ma Santé 2022 a privilégié la qualité des soins plutôt que les logiques comptables », « Ne pas changer le cap, mais changer le rythme ». Le Premier ministre a par ailleurs exprimé le fait que s’agissant du système de santé il y avait « plutôt un problème de management que de gouvernance ». Tout est dit…
La réforme «Ma santé 2022» est la suite logique de la loi de modernisation de la santé de Marisol Touraine qui a rendu l’Etat responsable de la politique de santé, là où il était auparavant responsable de l’évaluation de la politique de santé. Cette loi a renforcé le pouvoir des ARS, relais de l’État. Elle a installé les Groupements Hospitaliers de Territoire, le Service Public Hospitalier. Elle a créé les assistants médicaux et les Communautés territoriales de santé (CPTS). Elle-même suites logiques de la loi Hôpitaux Patients Santé Territoire (HPST) de Roselyne Bachelot, avec la création des Agences Régionales de Santé appelées à coordonner les hôpitaux, la médecine de ville (généralistes et spécialistes) et le secteur médico-social (maisons de retraite, établissement et services d’aide par le travail (ESAT)…). Cette loi HPST a renforcé le pouvoir des directeurs d’hôpitaux, ceux-ci devenant «seuls maitres à bord» et a permis la création de la Tarification à l’activité (T2A), le renforcement de l’encadrement de la médecine de ville …
C’est la suite logique du plan Juppé avec la création des Agences Régionales d’Hospitalisation, de L’Objectif National des Dépenses d’Assurances Maladies et de la Loi de Financement de la Sécurité Sociale.
Annoncer que la loi «Ma Santé 2022 a privilégié la qualité des soins plutôt que des logiques comptables» alors que celle-ci a pour socle l’Objet National des Dépenses de Santé (ONDAM), est une déclaration pour gogo. Et c’est dramatique pour la médecine de ville. Aucune annonce ici, juste la confirmation de la volonté de multiplier les Communautés Professionnelles Territoriales de Santé (CPTS) qui devront «mailler tout le territoire d’ici un an», la multiplication des assistants et le développement de la télémédecine.
L’UFMLS renvoie aux déclarations du président Macron du 18 septembre 2018, lors de l’annonce de la stratégie du système de santé. Par deux fois il affirmait que le paiement à l’acte devait disparaitre pour être remplacé par le paiement au forfait. Pas de changement pour la médecine de ville, juste un renforcement de leur lien étroit avec des Agences régionales de Santé au travers des CPTS et des nouveaux modes de rémunérations.
S’agissant de la télémédecine, l’UFMLS rappelle ses craintes à l’heure où les données du Health Data Hub sont aux mains de Microsoft et tombent sous le coup du Cloud Act. La médecine ne peut déconstruire le secret médical.
Sur les annonces de revalorisation, l’UFMLS rappelle que suite à la crise sanitaire du Covid19, la France va vivre un choc économique, décrit par de nombreux analystes économiques comme d’une ampleur inégalée. Le chômage va augmenter, et il est à craindre un retentissement très important sur la sécurité sociale, avec une aggravation sans précédent de son déficit. Dès lors les annonces du Premier ministre et du ministre de la santé sur une augmentation de l’ONDAM, ne peuvent nous rassurer. Tout porte à croire que la vérité du printemps ne sera pas celle de l’automne, quand viendra le vote de la Loi de Financement de la Sécurité Sociale et la définition de l’évolution de l’ONDAM.
La médecine de ville pendant la crise du covid19 a été oubliée, mal protégée, et au final mise en danger. L’UFMLS attendait un discours de rupture, qui tourne le dos aux erreurs passées et donne à la médecine de ville toute la reconnaissance dont elle relève. Elle n’a entendu qu’un discours de continuité…
Pour l’UFMLS, le « Ségur » de la santé n’est qu’un discours de plus qui n’efface pas le passé, n’impacte pas le présent et ne changera pas l’avenir.
Relations presse :
Laurent Payet /Sarah Bonoron / Langage et Projets Conseils
laurent@lp-conseils.com / sarah@lp-conseils.com
Tout à fait d accord
Supprimer l ondam
Supprimer la TAA a l Hopital
Supprimer le pouvoir totalitaire des directeurs d Hopital
Diminuer le nombre d administratif inutile
Gee as Eder un contrôle équitable sur le fonctionnement de l Hopital
Rendre la démocratie sanitaire en enlevant le pouvoir discrétionnaire des petits chefs des ARS
Laisser le libre choix de leur exercice aux généralistes pas obligés d aller dans lés cpts
Revalorisation des revenus
De la nomenclature