La crise sanitaire liée à la présence du coronavirus en France a révélé les fortes tensions systémiques de notre système de santé. Le choix a été fait d’orienter vers le 15 les appels relatifs aux conseils médicaux et aux demandes de soins dans ce domaine afin notamment de préserver les services d’urgence.
Cela souligne [si besoin était] toute l’utilité d’un service permettant l’accès aux soins.
De ce fait, la sollicitation des SAMU-centres 15 a très fortement augmenté et leurs délais d’accessibilité, déjà conséquents, ont été considérablement majorés, atteignant parfois 45 minutes !
Dans ce contexte, continuer de faire croire que le 15 est en capacité de répondre aux exigences attendues d’un numéro apte à traiter les urgences immédiates est une vision d’un autre temps1.
Cette crise a démontré par les faits l’engorgement auquel conduirait la mise en place du 113 comme numéro unique de santé préconisé par la mission de préfiguration du service d’accès aux soins, et la nécessité d’un dispositif spécifique pour la régulation libérale et les demandes de soins confié aux médecins de ville.
Dans ce contexte, et en attendant un retour d’expérience de cette crise inédite, il convient de rappeler sans attendre :
Que la médecine générale constitue la réponse sanitaire de premier recours, ce qui plaide pour la généralisation du 116 117 déjà en place dans trois régions ;
Que le recours aux centres 15, dans l’attente de la généralisation du 116 117, doit autant que possible se limiter aux situations nécessitant un conseil médical ou une demande de soins ;
Que les situations d’extrêmes urgence ne sont pas compatibles avec les délais actuels d’accès au 15 et doivent faire l’objet d’un appel au 112 qui rappelons le, offre une coordination avec l’ensemble des secteurs de l’urgence et du secours.
1 Aucun appel pour arrêt cardiaque ne doit patienter plus de trente secondes. Recommandation American Heart Association –www.heart.org/