Le SGM s’indigne que les conclusions de l’étude du groupement d’intérêt scientifique EPIPHARE, concernant le sur risque de méningiome attribué aux macroprogestatifs et la suspension de commercialisation, pour des raisons économiques du Lutéran et de la Surgestone, aient été communiquées à la presse grand public hier avant toute lettre d’information aux professionnels de santé concernant les pré-recommandations du comité scientifique de l’ANSM en attendant les recommandations sur l’usage des progestatifs à l’automne.
Cette diffusion grand public, non encadrée d’information, place les professionnels de santé dans une position difficile vis-à-vis de leurs patientes en quête d’information dans un contexte épidémiologique difficile de surcharge de travail post confinement, et risque d’aboutir à des arrêts préjudiciables des traitements.
Nous rappelons dans ce cadre que le comité scientifique s’est prononcé sur :
- le maintien de la commercialisation de ces médicaments en France au regard de leur intérêt thérapeutique dans certaines indications.
L’arrêt de commercialisation par les laboratoires du Lutéran et de la Surgestone est secondaire à des raisons économiques et non lié à la dangerosité.
Aussi le SGM demande une réévaluation, au cas par cas, de la balance bénéfice/risque des traitements entre les patientes et leur médecin avec une éventuelle prescription d’IRM cérébrale :
- pour les patientes de plus de 35 ans
- pour des durées effectuées ou prévisibles de plus de 5 ans
- en cas de migraines ou symptômes neurologiques
Nous rappelons que ce comité scientifique préconise que ces recommandations soient discutées à l’occasion de la concertation avec les professionnels de santé et les patientes.
Il est indispensable que les professionnels de santé, seul capables d’évaluer cette balance bénéfice/risque vis-à-vis de leurs patientes, soient les premiers informés et d’éviter ainsi ces effets d’annonce préjudiciables à la santé des femmes.