La crise sanitaire du COVID-19 a frappé de nombreux pans de notre société. Parmi eux, les services publics que sont les hôpitaux et les universités n’ont pas été épargnés et ont dû faire preuve d’adaptation, tout comme leurs acteurs.
Dans cette période difficile, angoissante, il aura fallu compter sur l’abnégation des corps de santé mais aussi des étudiants pour limiter les conséquences directes du pic de la crise. Aux côtés des autres étudiants des formations de santé et des internes, les étudiants en médecine ont participé pleinement, et au-delà de leurs contraintes à la continuité des soins, à l’orientation des patients et au soutien de leurs futurs confrères.
Cette mobilisation des étudiants en médecine, médiatisée et soutenue, a toutefois été fortement hétérogène, tant sur les types de mobilisation que sur les impacts pour leurs conditions de vie et d’études. Les moyens de valorisation de l’engagement des étudiants, l’intensité de la crise ou les dispositifs d’accompagnement sont autant de facteurs qui nous empêchaient de cerner de manière exhaustive la tendance globale de la mobilisation des étudiants en médecine.
De même, la réaction et l’adaptation des modalités docimologiques, la transition numérique et de manière plus générale la continuité pédagogique, sont des enjeux que chaque faculté a dû s’approprier de manière individuelle, de façon plus ou moins réussie.
Cette enquête a donc été conçue dans un objectif premier d’harmonisation de l’ensemble des informations relatives :
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- aux formes d’engagement des étudiants en médecine durant la crise, et de leur quantification ;
- aux conditions de travail et à la perception des étudiants en médecine de leur engagementdurant la crise ;
- aux impacts de la crise sanitaire sur les conditions de vie et d’études.Avec une vision d’ensemble de la situation, nous entendons ainsi rendre une première conclusion sur l’impact de la crise sanitaire sur les conditions de stages et d’études des étudiants en médecine. Nous souhaitons que soit reconnue définitivement l’étendue de la participation des étudiants en médecine à l’effort sanitaire durant les mois de mars et avril 2020, où l’afflux de patients atteints de la COVID-19 a été massif.
L’enquête sur les conditions d’études et de stage de l’ANEMF a été réalisée durant le mois de mai auprès de l’ensemble des étudiants de la 2ème à la 6ème année de médecine.
Plus d’un étudiant sur cinq s’est exprimé à travers le questionnaire portant sur période de mars et avril, soit le pic de l’épidémie.
– Plus de 4 étudiants sur 10 se sont mobilisés durant la période traitée, sous forme de vacations, d’action volontaire, ou bien de missions allant au-delà de leur activité habituelle en stage.
Parmi les étudiants engagés :
– Plus d’1 étudiant sur 2 a subi durant ses heures de travail une fréquence de remplacement de masques insuffisante
– Moins de 4 étudiants sur 10 effectuant des vacations (en tant qu’infirmier, aide-soignant…) ont reçu dès le début un contrat de travail.
– Moins de 4 étudiants sur 10 des étudiants réalisant des actions volontaires ont perçu une rétribution
– Moins de 3 étudiants sur 10 n’ont subi aucune situation de manque, pénurie ou surexposition à la maladie
– Moins de 6 étudiants sur 10 sont parvenus à concilier leur mobilisation sanitaire avec leurs études et examens.
– Sur le nombre d’étudiants dépistés, plus d’1 sur 5 était COVID-positif
– Plus de 2 étudiants sur 10 n’ont pu avoir accès à l’ensemble de leurs supports de cours en vue de leurs examens.
– Plus d’1 étudiant sur 2 ressent plus de stress à l’approche des examens que les autres années.