Le Président de la République vient de décider de rendre le port du masque obligatoire dans les lieux publics. Cette décision, réclamée par MG France dès le mois d’avril, intervient alors que les cas de contamination sont de plus en plus nombreux et que le R effectif augmente. Si cette mesure sanitaire est indispensable, il est légitime de s’interroger sur le délai de 15 jours avancé par le Président, qui retarde son application et expose à une recrudescence des contaminations.
Emmanuel Macron veut « permettre à toute personne sans prescription médicale, même quand elle n’a pas de symptômes, si elle a un doute, une crainte, de se faire tester ». Cette intention, louable s’il s’agissait d’assurer sûrement et rapidement un diagnostic, est discutable puisque ces tests ne constituent pas un élément de la nécessaire stratégie cohérente et réfléchie de diagnostic et de dépistage.
En effet, le repérage rapide de tous les cas suspects et le diagnostic de la présence du virus sont indispensables afin de rompre les chaînes de contamination. Ce diagnostic ne s’effectue que par prélèvement direct Rt-PCR, suivi des mesures d’isolement et de surveillance prescrites par le médecin en cas de positivité.
La mise à disposition de tests sérologiques sans prescription et sans consultation n’est pas en mesure d’assurer ces missions. Elle répond, partiellement et sans aucune certitude, à une interrogation individuelle mais n’apporte aucune réponse sur les plans pratique ou épidémiologique.
MG France appelle les pouvoirs publics :
– à définir une stratégie cohérente d’évaluation de la circulation du virus
– à expliquer à la population que la réalisation d’un test sérologique, positif ou négatif, ne modifie pas la conduite à tenir face au virus
– à rappeler la place centrale des médecins généralistes dans le diagnostic des cas suspects, qui est la première mesure de lutte contre une nouvelle vague épidémique.