Depuis ce week-end, il est possible de se faire dépister en laboratoire ou site dédié (drive) sans prescription médicale. Davantage de professions sont aussi autorisées à réaliser le prélèvement naso-pharyngé pour la détection du Covid-19. Hier soir, médecins, biologistes, infirmiers libéraux, associations, CGSS et ARS ont fait le point sur les implications de ces nouveautés.
La possibilité de se faire dépister sans prescription médicale et l’élargissement du prélèvement naso-pharyngé à de nouvelles professions génèrent de nombreuses questions. Une vingtaine de professionnels de santé ont échangé sur le sujet, hier soir, autour de l’Agence régionale de santé et de la Caisse générale de sécurité sociale.
Il a d’abord été rappelé qu’il n’est possible de se faire dépister sans prescription que dans un laboratoire ou sur un site dédié de type drive. Un patient qui nécessite un prélèvement à domicile par un infirmier, par exemple parce qu’il est dans l’incapacité de se déplacer, devra avoir une prescription médicale.
L’un des défis posés par la libéralisation du dépistage est celui du suivi des patients qui n’ont pas été orientés vers le dépistage par un médecin. La plupart sont en mesure d’indiquer un médecin traitant au laboratoire. Dans le cas contraire, plusieurs pistes vont être étudiées pour garantir leur suivi : orientation vers la plateforme Médaviz, suivi sur Véyé mo santé ou par une cellule dédiée…
Avec environ 4000 tests réalisés par semaine pour une capacité de 8000 tests en Guyane, les capacités des laboratoires ne sont pas saturées. Les situations varient toutefois sur le territoire. Le drive de Saint-Laurent du Maroni a ainsi connu une forte croissance ces dernières semaines, tandis que la demande diminue à Cayenne. Hier soir, un laboratoire a fait, en revanche, état de difficultés en termes de ressources humaines. L’autorisation donnée à plusieurs professions de réaliser le prélèvement naso-pharyngé en vue du dépistage du Covid-19 devrait apporter de la souplesse. L’ARS s’est engagée à aider les laboratoires à entrer en contact avec ces professionnels.
Le test reste en effet un élément majeur de la stratégie « protéger, tester, isoler ». Sur ce point, le Dr Jacques Breton, président de l’URPS médecins, qui animait la réunion d’hier soir au côté de Clara de Bort, directrice générale de l’ARS, s’est félicité que la Guyane ait « testé dix fois plus (que les autres régions). Nous avons les courbes de mortalité les plus faibles de France. Je tiens à féliciter les soignants et les équipes administratives. Evidemment, nous pouvons toujours faire mieux. La partie n’est pas gagnée. »