« À la lecture d’un article de la loi de financement de la sécurité sociale actuellement en discussion à l’Assemblée nationale, il est créé un forfait pour le passage aux urgences, forfait qui sera pris en charge par l’assurance maladie et les assureurs complémentaires. Cela ne change pas grand-chose sur l’organisation du système de soins. Mais nous avons découvert par hasard une entourloupe !
En effet, en catimini, à cette occasion, le gouvernement a décidé de forfaitiser les honoraires des médecins libéraux qui interviennent dans les services d’urgence des cliniques. Cela va indiscutablement avoir des effets pervers : si les honoraires sont forfaitisés, la prise en charge en matière d’examens complémentaires tels que biologie, radiologie, etc. ne sera pas adaptée au cas de chaque patient, à moins de l’hospitaliser. Cela va se traduire par la multiplication d’hospitalisations de courte durée pour pouvoir avoir un bilan biologique très complet, un bilan radiologique complet comportant par exemple un scanner, une IRM, ou l’avis d’un autre médecin spécialiste de la clinique.
Voilà comment en voulant dégorger les urgences on va renforcer l’hospitalisation ! Et voilà comment, en douce, la fixation des tarifs médicaux ne sera plus l’objet d’une négociation conventionnelle entre les médecins libéraux et l’assurance-maladie, mais deviendra une décision unilatérale des services du Ministère de la Santé et les met sous la dépendance des tarifs des cliniques…
La CSMF ne peut accepter cette étatisation de la médecine libérale qui à grand pas va nous amener vers une médecine régulée, bureaucratisée et bientôt salariée.
Le patient en paiera les conséquences avec la perte du libre choix comme cela se voit dans les systèmes de santé européens qui reposent sur une médecine salariée.
La CSMF demande au gouvernement qu’il revienne immédiatement sur cette disposition délétère pour le dialogue et la co-construction d’un système original à la française et pour des soins de qualité adaptés à chaque patient. »
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