Entre septembre et octobre, l’Institut Pasteur de Guyane a signalé à l’ARS Guyane et à la cellule régionale de Santé publique France, 14 infections à virus Mayaro sur plus de 100 prélèvements réalisés entre mi-juillet et mi-octobre chez des patients.
Les cas confirmés résident en majorité sur la zone littorale, dont plus de la moitié sur l’île de Cayenne. Le virus Mayaro est un arbovirus* d’Amérique du Sud, un alphavirus de la famille des Togaviridae, transmis par les moustiques forestiers. Il a déjà été détecté en Guyane mais de façon très sporadique (1 à 3 cas chaque année).
La détection de 14 cas positifs en moins de 3 mois est nettement plus élevée que les années précédentes. Bien que des contaminations en milieu urbain soient possibles, le virus Mayaro est majoritairement transmis en forêt. La détection de cas en zone urbanisée est donc atypique. Les symptômes du Mayaro ressemblent à ceux d’autres arboviroses telles que la dengue, Zika, ou chikungunya : après une période d’incubation de 1 à 12 jours survient une fièvre qui peut être accompagnée de maux de tête, éruptions cutanées, nausées, courbatures, douleurs articulaires.
Comme pour la chikungunya, les douleurs articulaires peuvent être intenses et persister pendant plusieurs semaines voire plusieurs mois. La maladie Mayaro est considérée comme bénigne malgré des douleurs articulaires persistantes qui peuvent être invalidantes. Nous pouvons protéger notre territoire, notre santé et celle de nos proches. Pour cela, mobilisons-nous, et généralisons ces gestes simples :
- Éliminer les endroits où l’eau peut stagner : petits détritus, encombrants, déchets, coupelles des pots de fleurs, …
- Se protéger individuellement contre les piqûres de moustiques pour éviter la transmission du virus, (dormir sous des moustiquaires pour se protéger du moustique, porter des vêtements longs et couvrants, se servir de répulsif). En particulier, lors des loisirs en forêt, porter des vêtements amples et longs, des chaussures fermées et se protéger avec du répulsif.
- En cas de forte fièvre, éviter la prise d’aspirine et d’anti-inflammatoires, consulter un médecin. Une enquête épidémiologique est en cours avec les patients pour identifier les lieux possibles de contamination afin de prendre toutes les mesures pour éviter une propagation urbaine du virus. *Arbovirus : virus transmis par la piqûre ou la morsure d’un arthropode (moustique, tique, moucheron…)