Les autorités allemandes ont proposé au ministère des solidarités et de la santé de dédier des lits de réanimation à l’accueil de patients français. Face à l’augmentation continue des hospitalisations en réanimation dans les Hauts-de-France et à la sévérité des cas pris en charge par les équipes médicales, l’agence régionale de santé a répondu favorablement à cette proposition afin d’anticiper les risques de saturation des services. Un patient hospitalisé en réanimation a ainsi été transféré ce matin par hélicoptère entre l’hôpital de Valenciennes et l’hôpital de Münster, en Allemagne.
Cette première évacuation sanitaire dans la région Hauts-de-France a été organisée grâce à la mobilisation des équipes du SAMU du nord et à la coordination médicale très étroite entre les services de soins critiques des hôpitaux de Valenciennes et Münster. D’autres transferts des Hauts-de-France vers l’Allemagne pourraient être effectués dans les prochains jours.
Une anticipation des risques de saturation des services de réanimation
Ce premier transfert intervient alors que les services de réanimation et de soins critiques de la région ne sont pas à l’heure actuelle totalement saturés. Cependant, les tensions sur les ressources humaines hospitalières (voir le communiqué de presse), l’augmentation continue du nombre de patients Covid en réanimation et les projections pour les prochains jours imposent d’anticiper toutes difficultés à venir dans la prise en charge des patients. C’est ainsi que l’ARS, en lien avec le centre de crise sanitaire, a répondu favorablement à la proposition faite par les autorités sanitaires allemandes d’accueillir des patients actuellement hospitalisés en réanimation dans la région.
Ces transferts sont bien sûr réalisés avec l’accord des familles des patients. L’interlocuteur privilégié des familles demeure le médecin réanimateur de l’hôpital d’origine. Celles-ci seront informées en continu de la situation de leur parent et bénéficieront si besoin d’une prise en charge par les cellules d’urgence médico-psychologique et d’un soutien en termes de transport sur site, d’hébergement ou de traduction.
Une situation épidémique et sanitaire fortement dégradée
Depuis plusieurs semaines, les Hauts-de-France font face à une circulation très active du virus qui entraine des tensions majeures dans les services de réanimation. Le nombre de patient Covid admis en réanimation est en augmentation constante depuis mi-septembre, avec 478 patients en réanimation ou soins intensifs le 6/11, dont 274 dans le Nord. Le nombre de patients admis chaque jour continue lui aussi d’augmenter, avec environ 50 nouveaux patients admis chaque jour. Les équipes médicales constatent par ailleurs un accroissement de la sévérité des cas pris en charge en réanimation, avec actuellement 45 patients dont l’état est considéré comme très grave.
Les prévisions d’évolution du nombre de patients Covid-19 en réanimation dans la région restent inquiétantes. En tenant compte notamment des effets du couvre-feu et du confinement attendus à moyen terme, elles établissent un besoin de prise en charge de plus de 600 patients Covid-19 réanimatoires mi-novembre – au-delà du pic atteint lors de la première vague avec 511 patients covid le 5 avril – auxquels s’ajoutent par ailleurs les patients hospitalisés en réanimation pour des pathologies non liées au Covid.
Un déploiement majeur des capacités de réanimation en région
Sous la coordination de l’agence régionale de santé, la mobilisation des hôpitaux publics, privés, et de leur personnel, a déjà permis d’augmenter de plus de 60% le nombre de places en réanimation dans la région, passant ainsi de 460 lits – hors situation de crise sanitaire – à 747 lits aujourd’hui, avec pour objectif de compter plus de 800 lits dans les prochains jours. (voir les trois communiqués des 21, 27octobre et 3 novembre). L’Agence travaille par ailleurs avec les établissements de santé publics et privés à la création d’unités de soins intensifs Covid, permettant d’accueillir dans des conditions sécurisées des patients en pré ou post réanimation.
Contact presse : thomas.lhuillery@ars.sante.fr