« Le Directeur Général de la CNAM Thomas Fatome vient d’annoncer la « mise en pause » des négociations en vue d’un avenant conventionnel pour les médecins libéraux, faisant suite au Ségur de la santé.
Très attachée à la convention, la CSMF a joué le jeu de la négociation conventionnelle. Malheureusement, elle a vite compris que les promesses qui lui avaient été données ne seraient pas tenues.
Rappelons que le Ségur de la santé a abouti à une aide financière pour l’hôpital public qui, au total y compris les investissements, s’élève à 28 milliards d’euros. Rappelons que le Ségur de la santé s’est transformé en fait en une négociation salariale pour les personnels des hôpitaux, ce qui était tout à fait mérité. Rappelons que le ministre de la Santé Olivier Véran s’était engagé auprès des médecins libéraux: la négociation conventionnelle devait traduire son engagement de soutien à la médecine libérale, comme il l’avait fait pour les hôpitaux.
Mais dès le PLFSS la CSMF avait compris que tout cela n’était qu’illusion : alors que 8 milliards d’euros étaient programmés pour les revalorisations salariales dans les hôpitaux, revalorisations tout à fait légitimes, seul 0,3 milliard d’euros devait accompagner les évolutions pour la médecine de ville auquel le plan numérique en Santé permettait de rajouter quelques dizaines de millions d’euros.
Dans ce PLFSS s’ajoutait un coup terrible au dialogue conventionnel: la prolongation de la convention actuelle jusqu’à mars 2023 décale tout espoir de revalorisation tarifaire à fin 2023, dans un contexte économique qui sera certainement extrêmement difficile.
C’est pourquoi la CSMF avait décidé de claquer la porte des négociations conventionnelles dès le 7 octobre dernier.
Elle avait immédiatement appelé à l’union de tous les syndicats et leur avait proposé de la rejoindre pour faire pression sur le gouvernement. Il n’en a rien été, ce que la CSMF regrette.
La CSMF constate aujourd’hui l’échec de ces négociations conventionnelles. Contrairement à ce qu’affirme le directeur de la CNAM, cette situation était prévisible indépendamment des élections professionnelles. Si les propositions restent les mêmes après les élections, la CSMF continuera à les refuser.
Elle appelle le gouvernement à se ressaisir dans les plus brefs délais afin d’ouvrir sans tarder, immédiatement après les élections professionnelles aux URPS une vraie négociation conventionnelle pour une nouvelle convention restructurante pour la médecine libérale, tant médecine générale que médecine spécialisée. Elle devra être accompagnée des moyens financiers nécessaires à la hauteur des enjeux et de la sollicitation de la médecine libérale en particulier dans le cadre de la covid 19.
L’absence de nouvelles propositions ouvrirait une longue période d’opposition des médecins libéraux au gouvernement. »
Relations presse : Adrien Chapron / 01 43 18 88 17 / com@csmf.org