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La personnalisation de la radiothérapie pour les femmes atteintes d’un CCIS du sein réduit les récidives après l’opération (Etude)

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Symposium de San Antonio sur le cancer du sein (l’édition 2020 du SABCS est virtuelle et a lieu du 8 au 12 décembre, Texas/États-Unis).

Le carcinome canalaire in situ (CCIS) du sein se caractérise par des cellules anormales dans les canaux galactophores qui ne se sont pas propagées dans le tissu mammaire. Une étude internationale (DCIS1, BIG 3-07/TROG 07.01) montre qu’après une chirurgie mammaire conservatrice, des doses de radiation plus élevées dans la partie du sein où le CCIS a été trouvé, en plus de la radiothérapie de l’ensemble du sein, ont réduit de manière significative le risque de récidive chez les patientes présentant un CCIS à haut risque. Par rapport à une radiothérapie de 5 semaines du sein entier, l’étude montre également que les 3 semaines de radiothérapie, plus courtes et plus pratiques, n’ont pas augmenté la récidive.

Aujourd’hui, le CCIS touche les femmes du monde entier. Les résultats de l’étude auront probablement un impact significatif sur la meilleure manière de gérer les patientes atteintes de CCIS dans le monde. Ils pourraient également conduire à une meilleure utilisation des ressources de soins de santé en réduisant les cas de surtraitement ou sous-traitement des patientes atteintes de CCIS.

Des patientes d’Australie, de Belgique, des Pays-Bas, de France, de Suisse, d’Italie, du Royaume-Uni, d’Irlande, de Nouvelle-Zélande, de Singapour et du Canada ont participé à ce vaste essai clinique portant sur 1 608 patients. Le groupe de recherche sur le cancer TROG (Trans-Tasman Radiation Oncology Group) Cancer Research et le Breast International Group (BIG), réseau mondial de groupes académiques de recherche sur le cancer du sein, ont joué un rôle clé en facilitant cette collaboration internationale.

La Professeure Boon Chua, M.D., PhD, investigateur principal de l’étude DCIS, Directrice des services de cancérologie et d’hématologie du UNSW (University of New South Wales) et du Prince of Wales Hospital, Sydney, Australie : « L’étude démontre l’importance d’adapter la radiothérapie des patientes atteintes de CCIS en fonction de leur risque de récidive afin d’éviter tout surtraitement ou sous-traitement. Comme la majorité de ces patientes survivent heureusement dans le long terme, nous devons minimiser non seulement le risque de récidive, mais aussi les effets secondaires à long terme du traitement pour leur donner la meilleure qualité de vie possible ».

CCIS et radiothérapie

Le CCIS est un état dans lequel des cellules anormales sont présentes dans les canaux galactophores du sein. Il ne s’agit pas d’un cancer du sein invasif, mais en l’absence de traitement, il peut le devenir.

Après la chirurgie seule, environ un tiers des CCIS réapparaissent, dont la moitié sous la forme d’un cancer du sein invasif susceptible de se propager à d’autres organes. Cependant, si la radiothérapie du sein réduit les récidives, il n’en reste pas moins qu’elle peut entraîner un surtraitement chez certaines patientes ainsi que des coûts inutiles.

Le CCIS est un problème de santé croissant puisque le dépistage mammographique est largement disponible dans de nombreux pays. Aujourd’hui, il représente jusqu’à 25 % des nouveaux diagnostics de cancer du sein.

Cependant, contrairement au cancer du sein invasif, le CCIS a fait l’objet de relativement peu de recherches. Par conséquent, il existe souvent des incertitudes quant à la meilleure façon de gérer les patientes atteintes de CCIS, notamment pour réduire le risque de transformation de leur CCIS en cancer du sein invasif.

En cas de CCIS, l’irradiation complète du sein après une chirurgie conservatrice réduit les récidives, y compris les récidives invasives. L’étude DCIS cherche à savoir si une irradiation de la partie du sein où se trouvait le CCIS, en plus de la radiothérapie du sein entier après l’opération, permettrait de réduire davantage les récidives. L’étude vérifie également si une radiothérapie mammaire complète de courte durée (3 semaines) est aussi efficace que la durée habituelle, plus longue, soit 5 semaines, pour améliorer les résultats chez les patientes et l’utilisation des ressources de santé.

En outre, les investigateurs de cette étude ont développé une banque d’échantillons de tumeurs CCIS pour permettre d’autres recherches visant à identifier un test qui prédit les risques de récidive chez les patientes individuelles. L’objectif est de réduire le risque de développer un cancer du sein invasif chez les patientes présentant un CCIS à haut risque, et d’éviter les effets secondaires inutiles du traitement chez les patients à faible risque.

Potentiel de changement des pratiques, avancées scientifiques et avantages sociaux

La personnalisation des doses de rayons et du nombre de traitements en fonction des risques de récidive chez les patientes atteintes d’un CCIS et soumises à une radiothérapie après une opération suscite un vif intérêt à l’international. L’étude est en effet l’un des rares essais cliniques à grande échelle consacrés au CCIS qui a utilisé des protocoles hautement standardisés pour le traitement par radiothérapie, une collecte de données détaillées sur les patients, une assurance qualité solidement étayée et le développement d’une des plus grandes banques de tissus de CCIS au monde. De manière générale, cette étude exhaustive a le potentiel de générer les preuves de haute qualité nécessaires pour améliorer le traitement par radiothérapie et ses résultats chez les patientes atteintes de CCIS.

La recherche utilisant la banque de tumeurs CCIS unique de l’étude peut permettre d’identifier des marqueurs de récidive, en particulier de la récidive invasive. Si cette future recherche est couronnée de succès, un test pourrait être mis au point pour prédire les risques de récidive du CCIS et guider les décisions thérapeutiques des patients et des cliniciens.

À propos de l’étude DCIS : une collaboration académique internationale menées par les chercheurs

L’étude DCIS (BIG 3-07/TROG 07.01) est une étude académique de phase III randomisée, dirigée par les chercheurs, portant sur les doses de radiation et les programmes de traitement chez des patientes présentant un CCIS du sein à risque non faible (enregistré auprès de ClinicalTrials.gov, NCT00470236).

TROG (Trans-Tasman Radiation Oncology Group) Cancer Research est le groupe de coordination et le promoteur de l’étude. L’étude a été activée en Australie et en Nouvelle-Zélande en 2007, et à l’international en 2009, en collaboration avec le réseau BIG comprenant le Canadian Cancer Trials Group (CCTG), la European Organisation for Research and Treatment of Cancer (EORTC), le Scottish Cancer Trials Breast Group (SCTBG), l’International Breast Cancer Study Group (IBCSG) and Cancer Trials Ireland (CT-IRE).

Grâce à l’élan généré par l’équipe mondiale de chercheurs, l’inscription de 1 608 patients provenant de 136 hôpitaux ou centres anticancer dans 11 pays a été achevée le 30 juin 2014, soit deux ans avant la date prévue.

Ceci démontre que la recherche sur les CCIS est une priorité élevée pour de nombreux chercheurs et patientes. Le défi permanent est de s’assurer que cette étude académique est menée à bien jusqu’à son terme, puisque les patientes doivent être suivies pendant 10 ans afin d’atteindre l’objectif de l’étude. Des ressources considérables sont nécessaires pour que l’étude produise des résultats significatifs susceptibles de changer la pratique, en particulier pour obtenir les informations de pointe sur les biomarqueurs qui permettront un traitement personnalisé des patientes atteintes de CCIS.

L’analyse finale de l’étude DCIS est prévue pour 2024. Le succès actuel de cette étude académique, dirigée par les chercheurs, n’est possible que grâce à l’alliance internationale à la fois solide et durable du réseau BIG.

L’étude est financée par l’Australian National Health and Medical Research Council, Susan G. Komen for the Cure®, Breast Cancer Now, OncoSuisse Swiss Federation Against Cancer, la Dutch Cancer Society et la Canadian Cancer Society.

Deux sous-études sur le DCIS

En outre, l’équipe de l’étude CCIS a réalisé deux sous-études internationales qui ont été publiées. Avec la principale analyse d’efficacité présentée lors du Symposium sur le cancer du sein de San Antonio le 9 décembre 2020, elles fournissent des données solides pour étayer les décisions de traitement des patientes et des cliniciens :

Contacts presse:

TROG Cancer Research
Holly Martin
E-mail : holly@themarketinggp.com.au

Breast International Group (BIG)
Valerie Van der Veeken / Oriana Spagnolo
E-mail : communications@bigagainstbc.org

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