En ce mois de janvier, les hospitaliers ont l’impression de voir rejouer le film « un jour sans fin ».
Les hospitaliers ont su montrer leur réactivité et leur engagement lors de la première vague, ce qui avait conduit à de premières mesures de rattrapage mais qui, pour certaines d’entre-elles, n’étaient « pas pour tout le monde »!
La deuxième vague a de nouveau montré la capacité des hospitaliers à être inventifs en assumant des décisions relevant de la régulation, notamment la création et la mise en place de lits « non autorisés » (réa etc.) tout en reconfigurant l’hôpital de A à Z… Il s’agissait une fois de plus de « faire plus avec moins » afin de maintenir l’accueil des « autres » patients qui avaient été mis de côté lors de la première vague.
Oui, l’Hôpital peut être fier de ses équipes. L’ensemble des acteurs de la fonction publique hospitalière, toutes professions confondues et tous secteurs confondus a été au rendez-vous pour protéger la Nation.
Oui, les équipes de Direction et tous les collègues se sont mobilisés avec ardeur, panache et confiance tant en secteur sanitaire que médico-social.
Arrive maintenant le 3ème épisode du feuilleton sans fin de « l’hôpital au secours d’un système en difficulté ».
Cette fois, les hospitaliers ont su endosser le rôle d’acteurs de prévention de premier plan, avec force visioconférences y compris le dimanche tard en soirée, répondant aux sollicitations et injonctions multiples (et parfois contradictoires) des nombreux « donneurs d’ordre ».
Ainsi, la campagne de vaccination, lancée en urgence essentiellement pour faire taire les critiques adressées à un ministère en difficulté, s’est appuyée avant tout sur le Service Public Hospitalier, qui n’en demandait pas tant mais qui n’acceptera pas de se le voir reproché.
De fait, en quelques heures à peine, les hôpitaux ont su monter des centres de vaccination à grande échelle tout en assurant l’acheminement de vaccins (à la dose près !) auprès des structures médico-sociales : EHPAD, résidences autonomie, etc. Tous ont dû organiser l’information rassurante des publics et garantir la sécurité des soins !
Déployer une campagne de vaccination aussi essentielle et prévisible en mode « gestion de crise » n’est pas normal, et porte aux limites des professionnels déjà épuisés. Ils répondent compte tenu de l’enjeu de santé publique, mais se refusent à toute instrumentalisation politique quelle qu’elle soit.
L’heure des bilans devra vraiment sonner, car les concertations du SEGUR ont soigneusement évité les sujets de l’organisation nationale et régionale du système de santé, et c’est le système qu’il faut revoir plutôt que de chercher des boucs émissaires.
Pour l’heure la fébrilité des autorités ne devrait pas dispenser de saluer les efforts fournis, plutôt que d’opposer des fins de non-recevoir à des questions statutaires tout à fait solubles, telles que le classement des emplois, le ratio de promotion, etc.
Les distinctions honorifiques, saluées par le CHFO, ne soldent pas les comptes, les cadres hospitaliers attendent une reconnaissance concrète pour ceux qui pilotent les établissements comme pour l’ensemble des équipes.