Par une instruction arrivée dimanche soir, le ministre de la santé décide de supprimer les doses de vaccin pour les médecins, qu’ils ont habituellement toutes les semaines, pour les attribuer aux pharmaciens la semaine prochaine ! S’imagine-t-il que multiplier les vaccinateurs va multiplier les doses ?
Les médecins libéraux se sont impliqués dès le départ pour vacciner largement leurs patients, les convaincre malgré le dénigrement qui s’est fait contre certains vaccins, prioriser ceux qui étaient les plus fragiles et les plus à risques, réactiver les centres de vaccination partout où cela était nécessaire pour apporter les vaccins au plus près des populations âgées, et vacciner dans leur cabinet partout où cela était possible. Cette semaine il est annoncé 750 000 doses pour accélérer ce mouvement. La seule limitation : le nombre de doses qui leur est attribué.
Dans ce contexte de pénurie, Olivier Véran, Ministre de la Santé, plus soucieux d’affichage que d’efficacité sur le terrain, décide d’exclure les médecins de la vaccination la semaine prochaine et d’attribuer les rares flacons de vaccins aux pharmaciens. Ceci se traduira par l’impossibilité pour les médecins de vacciner dans leur cabinet la semaine prochaine. Ceci met fin à la priorisation que les médecins avaient organisée. Les médecins libéraux sont révoltés par autant de désinvolture, et autant de mépris pour les efforts qu’ils développent depuis plusieurs semaines. Comme nous le disons depuis longtemps, ce n’est pas multiplier les vaccinateurs qu’il faut, c’est multiplier les vaccins.
Lorsque la France recevra suffisamment de vaccins, il sera alors temps de permettre à tous les professionnels de santé de vacciner. Aujourd’hui ce n’est pas le cas et ce n’est pas en affichant la vaccination chez les pharmaciens qu’Olivier Véran, grand magicien, aurait multiplié les vaccins. Une décision aberrante, incompréhensible et qui révolte les médecins qui, pourtant, font tant dans cette terrible épidémie de la COVID19. Ces médecins se retrouvent ce matin dans l’obligation d’annuler des rendez-vous déjà pris entre le 18 et le 26 mars.
La CSMF appelle le gouvernement à redresser d’urgence la barre, à soutenir ceux qui sont impliqués, sans prendre des décisions en trompe l’œil pour faire plaisir et donner l’illusion que l’on fait quelque chose en s’agitant.
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