La campagne de vaccination antigrippe 2020-2021 s’est déroulée dans un contexte sanitaire inédit, où le développement de vaccins et la lutte contre la pandémie de COVID-19 ont occupé le devant de la scène. Dans le même temps, l’intérêt pour la vaccination contre la grippe s’est accru. Ainsi, en juin dernier, la Haute Autorité de Santé (HAS) soulignait l’importance d’augmenter la couverture vaccinale dans les populations cibles. Le ministère des Solidarités et de la Santé appelait, plus encore que les années précédentes, à prioriser la vaccination des personnes les plus fragiles et des soignants.
Le 5 février 2021, un collectif de professionnels de terrain, avec notamment des représentants du collectif Immuniser Lyon et de l’association Vacci’tanie, s’est réuni, avec le soutien institutionnel de Sanofi Pasteur, afin de dresser le bilan de cette campagne hors-norme. Leurs objectifs : tirer des enseignements à partir de leur retour d’expériences et identifier les leviers d’actions pour la campagne de vaccination antigrippe 2021-2022.
QUELS ENSEIGNEMENTS TIRER DE CETTE CAMPAGNE ?
Une ruée vers les vaccins dès le lancement de la campagne
A l’heure du bilan de cette campagne inédite, des constats s’imposent. Tout d’abord, la ruée en ville vers les pharmacies au début de la campagne s’est illustrée par un pic de demandes sur la première semaine3. De façon générale, une hausse de la demande en vaccins antigrippe a été provoquée par le contexte épidémique4 (+ 13% par rapport à la campagne précédente). Enfin, en EHPAD, la couverture vaccinale traditionnellement élevée a été encore renforcée : «En Normandie, dans certains établissements, un taux de couverture de 90 % a pu être observé parmi les résidents », indique le Dr. Jean Philippe Leroy, médecin au CHU de Rouen.
Certes les chiffres de la couverture vaccinale n’ont pas encore été publiés par Santé Publique France, néanmoins, la hausse de la demande totale se traduira certainement par une amélioration de la couverture vaccinale. Lors de la précédente campagne elle avait atteint 47,8 % de la population éligible à la vaccination5.
Pour autant, cette hausse de la demande encouragée par le contexte sanitaire est-elle le reflet d’une prise de conscience collective de l’intérêt de se vacciner contre la grippe ? Serait-elle motivée par la conjoncture exceptionnelle : volonté de ne pas risquer une association de maladies respiratoires grippe et COVID-19 dans un contexte de saturation des hôpitaux, possible croyance – non démontrée mais relayée par certains media – dans une protection croisée du vaccin antigrippal contre la COVID- 19 ?
Comprendre les enjeux de cette plus forte adhésion à la vaccination antigrippe, acquise durant cette saison, est un enseignement essentiel pour maintenir une couverture vaccinale en progrès lors de la prochaine campagne (2021-2022).
Le défi de la production industrielle relevé – une gestion des stocks en pharmacie complexe
« La production a commencé pendant le premier confinement, à un moment où les capacités industrielles étaient en tension », explique Henri Lanfry, directeur du site de production de vaccins Sanofi de Val de Reuil. Les capacités de production ont été poussées au maximum afin de répondre à une demande en vaccins sans précédent. Ainsi, une hausse de plus de 20 % a été anticipée dès les premiers mois de l’année 2020 par Sanofi Pasteur qui a fourni lors de cette campagne plus de 250 millions de doses de vaccin antigrippe saisonnier dans le monde.
En raison du caractère imprévisible de la demande lié au pic de la première semaine, la gestion des stocks de vaccins par les pharmaciens d’officine a constitué une contrainte car dépendante d’un planning de livraison échelonné dans le temps et difficilement modulable. « La gestion des stocks a été particulièrement complexe en pharmacie cette année avec des ruptures dans les premiers jours de la campagne en raison de la très forte demande créée par le contexte épidémique », témoigne Olivier Rozaire, pharmacien d’officine dans la région Auvergne-Rhône-Alpes.
Les autorités sanitaires ont, pour la première fois, mis en place un stock d’Etat6 de plus 2 millions de doses pour les populations cibles des recommandations vaccinales. Toutefois, la mise à disposition opérationnelle de ce stock a posé quelques difficultés: présence de certains vaccins non commercialisés en France et/ou avec un conditionnement différent, livraison auprès des pharmacies à partir du mois de décembre (période à laquelle la majorité des résidents d’EHPADs est déjà vaccinée), proximité avec le démarrage de la vaccination COVID-19 en EHPAD.
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Contact presse : Vanessa RALLI – vanessa.ralli@kpl-paris.fr