Ce mercredi 17 mars 2021, à l’issue du Conseil des Ministres, le Président de la République signe deux ordonnances déclinant la loi du 24 juillet 2019 relative à l’organisation et la transformation du système de santé : l’une « relative aux groupements hospitaliers de territoire et à la médicalisation des décisions à l’hôpital » et l’autre « visant à favoriser l’attractivité des carrières médicales hospitalières ».
On peut s’interroger sur la pertinence de légiférer par ordonnance sur un sujet aussi grave que l’hôpital public, qui a déjà subi des années de maltraitance et de sous-financement, pour en arriver au niveau de déliquescence que la pandémie a mis en lumière.
Or, non seulement ces textes concernant notre bien public n’ont pas eu droit à un examen par la représentation nationale, mais encore, ils ont été travaillés et écrits à marche forcée ces derniers mois, aboutissant lors du Conseil Supérieur des Personnels Médicaux, pour le premier, à un vote unanimement défavorable de l’ensemble des représentations des praticiens, et pour le second, à un vote majoritairement défavorable de cette représentation.
Action Praticiens Hôpital et l’ensemble de ses composantes avec Jeunes Médecins dénoncent la méthode de travail qui consiste à imposer l’élaboration d’une réforme de l’hôpital public au pas de course pour finir par ne pas tenir compte ni des propositions des acteurs de terrain qui, au quotidien, y travaillent, organisent et dispensent les soins à la population, ni de celles inscrites dans les différentes synthèses dont par exemple le rapport Claris.
Cette méthode de travail se rapproche d’un déni de démocratie sanitaire. Elle est particulièrement insultante à l’heure où les professionnels de santé, épuisés, affrontent une troisième vague COVID, et sont obligés à des déprogrammations massives dont on commence à voir les conséquences néfastes à court terme mais aussi à long terme sur la santé de nos concitoyens. Les retards de prise en charge adaptée se multiplient.
A quelques jours de la parution de ces textes, les échos des praticiens sont unanimes. Ces ordonnances continuent à mener l’hôpital public dans le mur en transformant l’essai de la loi HPST de 2009 (Hôpital Patient Santé Territoires) et continueront à vider l’hôpital de ses forces vives : médecins, pharmaciens, biologistes, personnels paramédicaux dans leur ensemble.
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