Le 16 mars dernier, la ministre Frédérique Vidal annonçait à l’Assemblée Nationale une augmentation de 1800 places pour l’admission en 2ème année des études de médecine, maïeutique, pharmacie et odontologie, concrétisée pour les études de médecine par une hausse de 20% des objectifs de formation lors de la Conférence Nationale.
La bascule progressive vers une politique de plus fort taux de réussite en première tentative (PASS et L.AS1) ne permettra d’assurer une égalité des chances entre les différentes promotions que par une augmentation des capacités d’accueil durant les années de transition de la réforme de l’entrée dans les études de santé. Nous saluons l’engagement des ministères et les efforts des UFR allant en ce sens.
Indispensable donc, en cette période de transition entre ancien et nouveau systèmes (PACES, PASS/L.AS), cette augmentation ne doit néanmoins pas se faire au prix d’une formation à la qualité sacrifiée. Manque d’investissements massifs, tant humains, financiers que matériels dans nos études, terrains de stages surchargés, étudiants physiquement et mentalement éprouvés avant même le début de leur exercice, ne peuvent plus être notre réalité.
Nous observons aujourd’hui les dégâts du manque d’anticipation du passé. Nous exigeons des acteurs institutionnels des engagements forts et immédiats :
● L’augmentation des ressources humaines au sein des UFR : personnels hospitalo-universitaires au-delà de l’augmentation dérisoire prévue par le Ségur de la Santé, personnels administratifs tant que besoin et ouverture des valences d’enseignement aux médecins non hospitalo-universitaires
● Des investissements financiers dans les UFR pour la création de nouveaux locaux (salles de TD, agrandissement des Bibliothèques et Restaurants Universitaires, …), et pour l’achat de matériel pratique et de simulation
● L’ouverture de nouveaux terrains de stage hors des CHU. Les ministères devront assurer un accompagnement des UFR notamment dans leur mise en place et la sensibilisation des services à l’encadrement des étudiants. L’extension de la Maîtrise de Stage Universitaire à l’ensemble des spécialités libérales doit être permise par la publication rapide des arrêtés venant compléter le décret de juillet 2020.Pour que l’accès aux études de santé ne soit pas qu’une illusion, et ces mêmes formations une désillusion, il est urgent d’anticiper les effets de l’augmentation des capacités d’accueil des formations de santé. Il en va de l’avenir de ceux qui soigneront demain.
Contacts presse
Loona MATHIEU : Vice-Présidente chargée de l’Enseignement Supérieur – es@anemf.org
Emma CHEVALIER: Porte-parole – relationspubliques@anemf.org