Six mois après son lancement, la campagne de vaccination contre la covid-19 commence à marquer le pas. Malgré l’élargissement accéléré de la cible vaccinale par le gouvernement, désormais ouverte à tous les plus de douze ans sans comorbidités, les délais de rendez-vous dans les centres de vaccination se sont considérablement raccourcis, certains centres ayant aujourd’hui des difficultés pour compléter leurs plannings.
La demande pour les deuxièmes doses est largement majoritaire dans les agendas, laissant présager à moyen terme une diminution du nombre de vaccinations réalisées quotidiennement.
En fixant à quarante millions l’objectif du nombre de personnes vaccinées le 31 août, le premier ministre prend acte de cette baisse de régime.
Quarante millions de personnes vaccinées dans une population de plus de soixante-sept millions de personnes ne permettent pas d’atteindre l’objectif d’immunité collective, fixé selon les experts entre 80 et 90% de la population.
Vacciner les volontaires ne suffit plus, il devient indispensable de proposer la vaccination de manière active aux personnes hésitantes ou réticentes, le plus souvent en raison d’idées fausses ou de craintes infondées.
Ce travail d’écoute, de dialogue et de persuasion, les professionnels de santé de ville et tout particulièrement les médecins généralistes sont les mieux placés pour le réaliser.
Voilà pourquoi ils demandent inlassablement de disposer de vaccins adaptés aux cibles vaccinales, aujourd’hui la quasi totalité de la population.
Afin de vacciner efficacement, sans gaspiller des occasions qui se présentent au fil des consultations pour des motifs divers, MG France demande de manière pressante au gouvernement d’étudier la possibilité de réaliser des conditionnements unitaires des vaccins anti covid, comme les autres vaccins usuels.
Couplée à un portail de commande des vaccins accessible à tous les professionnels de santé de ville, cette disposition leur permettrait de s’affranchir de la contrainte de devoir regrouper les candidats à la vaccination sur une courte plage horaire (10 personnes et 6h avec le vaccin Moderna).
Cette contrainte, alors que les candidats à la vaccination sont moins nombreux et se présentent au fil des consultations, est à l’évidence le principal obstacle à l’atteinte de notre objectif commun d’immunité collective.