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L’Ordre des sages-femmes appelle à une évolution ambitieuse pour les sages-femmes, la périnatalité et la santé génésique (Communiqué)

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En avril dernier, le ministre des Solidarités et de la Santé, Olivier Véran, a lancé une mission IGAS portant sur l’évolution des sages-femmes, dont les conclusions doivent permettre de répondre à la colère et au mal-être de celles-ci. Ce rapport doit également constituer une opportunité pour prendre en compte les attentes des usagers mais aussi apporter des solutions au bilan plus que contrasté de la périnatalité et de la santé sexuelle des femmes en France.

Dans ce contexte, le Conseil national de l’Ordre de sages-femmes (CNOSF) a consulté les instances représentatives de la profession ainsi que l’ensemble des élus ordinaux afin de construire une contribution représentative de l’ensemble de la profession. Cette contribution s’est également dessinée à partir des résultats de la grande consultation auprès des sages-femmes organisée en juin 2020 pour le Ségur de la santé, qui avait permis de mettre en lumière les difficultés, les ambitions et les espoirs de celles-ci1.

La démarche participative conduite par l’Ordre a abouti à la formulation de 18 propositions structurées autour de 3 axes :

• Des attentes fortes en termes de déroulé des carrières et rémunération
Reconnaître pleinement le caractère médical de la profession à travers les rémunérations et son rôle au sein des maternités est indispensable pour répondre au malaise des sages-femmes, dont 55% ont pensé quitter la profession. Pour cela, le Conseil national propose que les sages-femmes intègrent le statut de praticien hospitalier à l’image des autres professions médicales et que les rémunérations des différents modes d’exercice soient revalorisées au niveau de leurs responsabilités. Le Conseil national appelle également à lever les freins à l’exercice en supprimant notamment la liste de médicaments que les sages-femmes peuvent prescrire.

• Améliorer la formation initiale en répondant aux attentes des étudiants et des enseignants Aujourd’hui, la formation de sages-femmes n’est pas encore pleinement intégrée à l’université. C’est un frein majeur à la connaissance du métier et ses compétences par les autres professions mais aussi à la recherche en maïeutique. Cette organisation est également délétère pour les enseignants et les étudiants. Au-delà de la pleine intégration universitaire, le CNOSF propose comme l’ensemble des représentants de la profession d’allonger d’une année les études sous la forme d’un troisième cycle court. L’objectif premier est d’étaler les enseignements tout en renforçant l’apprentissage de la santé publique et de la physiologie.

• Améliorer les parcours de soin en périnatalité et en santé génésique
Le Conseil national propose de développer un parcours périnatal personnalisé, coordonné et centré sur la femme dans le cadre d’une approche globale. Il s’agit de sortir d’une approche calquée sur la pathologie, de mieux répondre aux attentes des femmes et des parents tout en améliorant la qualité et la sécurité des soins. L’un des enjeux majeurs est notamment de prévenir la dépression du post-partum. Pour cela, l’Ordre propose de faire de la sage-femme référente le pivot des parcours, de systématiser et développer entretien prénatal précoce (EPP) et l’entretien postnatal précoce (EPNP) pour mieux accompagner les parents, de généraliser l’engagement maternité, de renforcer les effectifs dans les maternités et de développer les alternatives sécurisées à celles-ci pour répondre aux attentes sociétales. Enfin, il s’agit également de mettre les sages-femmes au cœur des parcours de santé génésique afin de garantir les droits sexuels et reproductifs.

Ces propositions, dont certaines sont simples à décliner, permettraient de reconnaitre et valoriser la profession mais également de fonder un modèle renouvelé qui répondrait à l’ambition qui anime l’Ordre et les sages-femmes : garantir les droits et la santé des femmes de notre pays.
Si ce rapport représente une opportunité pour améliorer la santé génésique, il doit également répondre à la colère et à la lassitude des sages-femmes. Dans un climat particulier mêlant gronde sociale liée au manque de reconnaissance médicale de la profession et crise sanitaire, ce rapport, pour constituer un tournant, devra être suivi de mesures fortes et ambitieuses.

1 Consultation réalisée en juin 2020 ayant recueilli plus de 10600 réponses pour 23000 sages-femmes actives

Contact presse : Claire Akouka – mail : claireakouka@ordre-sages-femmes.fr

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