La loi d’application de la complexe réforme du premier cycle des études médicales avait prévu dans son étude d’impact « une part d’augmentation pour cette seule année du nombre d’étudiants admis en deuxième année de premier cycle (…) spécifiquement dédiée à la gestion de ces redoublants afin de ne pas créer d’inégalités au détriment des étudiants « primants », qui commenceront leur cursus à la rentrée universitaire 2020. »
Hélas, les 1 650 places – annoncées par le MESRI comme « près de 2 000 places » – créées, de l’aveu même du ministre de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, pour correspondre « à la trajectoire proposée par la conférence nationale fixant les objectifs nationaux pluriannuels de professionnels de santé à former (2021-2025) qui s’est tenue le 29 mars 2021 », sont ridicules en regard des 6 482 places séquestrées cette seule année pour les redoublants de PACES. La #PassLas2020PromoSacrifiée n’aura pas accès au redoublement comme ses prédécesseurs et se voit donc amputée de la moitié de ses chances d’accès aux études de santé.
Agiter ces chiffres en alléguant sans cesse une mauvaise compréhension de cette réforme, certes abstruse, est une provocation manifestement savourée du MESRI.
Le Conseil d’État avait suspendu l’arrêté du 25 janvier 2021 fixant les places des redoublants PACES. Arguant d’un simple problème d’écriture, le MESRI s’est empressé de les produire à l’identique le 5 mai 2021. À nouveau saisi, le Conseil d’État promet de se prononcer sur le fond avant le 10 juin 2021 afin qu’une solution pérenne soit apportée à cette situation.
Las ! La clôture d’instruction s’est vue reportée au 18, au 21 puis maintenant au 24 juin.
Cependant, les multiples applications aberrantes de cette réforme – autant que d’universités – continuent de sanctionner irrémédiablement les étudiants de cette promotion de transition. Le COVID aurait pu leur suffire !
Le soutien de plus de 400 parlementaires, d’une foultitude de professionnels de santé, de nombreux syndicats, une pétition signée par plus de 50 000 personnes, les rapports des missions flash des deux chambres ont dû interpeller quelque peu le Premier ministre : son communiqué annonçait le 2 juin quelques avancées mais négligeait, in fine, le principal : garantir des places supplémentaires en deuxième année de Santé, garantir une réelle seconde chance et envisager des options de redoublement. Ces promesses ont été répétées par le MESRI mais n’ont pas encore été publiées.
Convoqué le 16 juin devant la Commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale, le président de la Conférence des doyens de médecine a préféré se préoccuper des retraites anticipées à financer en 2035 car la France aurait alors trop de médecins ! Rien pour répondre aux iniquités infligées à la promotion de transition ! Rien non plus pour répondre au recours à des médecins non francophones ! Amateurs de déserts médicaux, vous pouvez dormir sur vos deux oreilles.
Ne vous étonnez pas de l’abstention des électeurs : essayez de mesurer le mépris que ce gouvernement leur prodigue dès qu’ils le sollicitent légitimement.
Maintenant le gouvernement doit agir positivement et créer immédiatement les places nécessaires en deuxième année de santé et garantir par ordonnance le droit au redoublement pour tous les étudiants qui le souhaitent et qui ont validé leur PASS.
Jouer la montre est encore une preuve de mépris et d’impuissance !