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Publication du Bulletin épidémiologique hebdomadaire n°10 (Document)

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Le BEH 10 est composé de 2 articles dont voici le résumé du contenu :

  • Écarts entre corpulence déclarée et corpulence mesurée dans les études de surveillance en population en France, Marianna Gorokhova et coll. Santé publique France

Le surpoids et l’obésité sont des facteurs de risque majeurs des maladies non transmissibles. Leur prévalence doit être régulièrement évaluée, afin d’adapter au mieux les politiques de santé publique et les programmes de prévention. Les études de surveillance épidémiologiques s’appuient pour ce faire sur des données mesurées (gold standard) ou déclarées. L’objectif de cette étude était d’estimer les écarts entre les données anthropométriques déclarées et celles mesurées dans la population générale française, d’élucider les facteurs associés à ces écarts et de mesurer leurs éventuelles évolutions au cours du temps.

Les analyses ont été effectuées sur un échantillon de 2 429 adultes âgés de 18 à 74 ans, inclus dans l’étude de santé sur l’environnement, la biosurveillance, l’activité physique et la nutrition (Esteban 2014-2016), et disposant de données anthropométriques déclarées et mesurées. Des régressions linéaires simples et multivariées ont été réalisées, afin de déterminer les associations entre l’écart d’indice de masse corporelle (IMC) et différentes variables sociodémographiques. Les résultats ont été comparés à ceux obtenus précédemment dans l’Étude nationale nutrition santé (ENNS 2006-2007).

De manière générale, en 2016, les hommes et les femmes sous-déclaraient leur poids et sur-déclaraient leur taille, ce qui conduisait à une sous-estimation de l’IMC de l’ordre de -0,41 chez les hommes et de -0,79 chez les femmes. Comme en 2006, l’écart de l’IMC entre données déclarées et mesurées était significativement associé à l’IMC mesuré, les écarts étant plus importants chez les personnes en surpoids ou obèses. En 2016, les écarts variaient également avec la situation matrimoniale des individus ce qui n’était pas le cas auparavant.

Les résultats mettent en évidence l’existence d’une sous-estimation de la prévalence de l’obésité dans le cadre de l’utilisation de données de poids et taille déclarées. Les écarts entre données déclarées et mesurées et les facteurs associés varient au cours du temps ce qui justifie la réalisation de mesures anthropométriques effectives et régulières dans les enquêtes de surveillance épidémiologique.

  • Le dépistage universel de la surdité permanente bilatérale néonatale en France : évaluation de son déploiement après deux années de fonctionnement, Alexandra Doncarli et coll. Santé publique France

Le programme national de dépistage de la surdité permanente bilatérale néonatale (SPBN) mis en place fin 2014 vise à repérer précocement les enfants déficients auditifs pour limiter les conséquences délétères de ce déficit. Notre objectif était d’évaluer le déploiement du programme à l’échelle nationale, deux années après son lancement.

Le programme comporte une phase de dépistage universel en maternité. Dans certaines régions, un test différé (Test3) est également réalisé après la sortie de la maternité. Les enfants suspects entrent ensuite dans une phase diagnostique. Les données agrégées régionales concernant les naissances 2015 et 2016 ont été utilisées pour calculer plusieurs indicateurs nationaux d’évaluation : taux d’exhaustivité, de refus, valeur prédictive positive (VPP), taux d’enfants suspects de SPBN, prévalence et répartition par sévérité.

Le taux d’exhaustivité a augmenté de manière significative entre 2015 et 2016 (83,3 vs 93,8% ; p<0,001), tandis que l’acceptation du dépistage était très bonne dès 2015 (refus : 0,1%). En 2016, le taux de suspects de SPBN diminuait de façon importante après le Test3 (1,4 vs 0,9%), tandis que la VPP augmentait (4,7 vs 7,6%). En 2015, la prévalence de la SPBN moyenne à profonde a été estimée à 0,9‰ (IC95% [0,8-1,0]) ; 57% des nouveau-nés avec un déficit >40 décibels ont une surdité moyenne, 17% sévère et 26% profonde.

L’objectif national de 90% d’exhaustivité après deux ans de fonctionnement du programme a été dépassé. Le Test3 apparaît utile pour désengorger les structures de diagnostic. L’amélioration de la remontée des données diagnostiques permettront de confirmer la prévalence et la distribution par sévérité de la surdité néonatale en France.

Lire le BEH n°10

Service de presse : presse@santepubliquefrance.fr

PJ

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