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Un an après : « le Ségur de la Santé, un esprit initial qui doit perdurer ! » (Communiqué)

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Dès l’annonce de la consultation du Ségur de la Santé, en mai 2020, la Fédération de l’Hospitalisation Privée s’est mobilisée et a été force de propositions sur les quatre piliers structurant la démarche. Le 21 juillet 2020, le ministre de la santé Olivier Véran en présentait les conclusions et les 33 mesures retenues pour réformer le système de santé.

En cette période, la FHP avait salué l’esprit général du Ségur, et particulièrement la juste revalorisation des professionnels de l’hospitalisation privée, dans une démarche de quasi-égalité de traitement entre le secteur public et le secteur privé. Au regard de la mobilisation sans faille des professionnels des établissements de santé de tous statuts, cette égale considération était impérative.

Un an après, où en est-on ?

La Fédération de l’Hospitalisation Privée regrette que l’esprit d’équité qui avait présidé aux mesures de revalorisation des professionnels lors du Ségur 1 se soit perdu dans le Ségur 2. Pour Lamine Gharbi, président de la FHP : « Rien ne justifie qu’un infirmier du secteur privé, qui remplit les mêmes missions, avec les mêmes compétences et le même dévouement, que son homologue du secteur public, soit moins bien revalorisé financièrement.

C’est un enjeu d’égalité, et même de justice. Olivier Véran reconnait d’ailleurs publiquement que les salaires des professionnels du privé sont très inférieurs à ceux de la fonction publique contrairement à ce que beaucoup croient. Nous pensons que le ministre de la santé, qui pendant la crise a montré son soutien indéfectible aux établissements de santé, sera sensible à cet appel en faveur d’une égalité de considération, qui doit perdurer au-delà de la crise ».

Et sur les autres enjeux ?

Parmi les autres axes offrant des perspectives intéressantes dans le Ségur de la Santé, figurent la volonté d’accroitre la dynamique de formation des professionnels paramédicaux, la médicalisation accrue de l’Ondam, l’augmentation des moyens dévolus à l’investissement en santé, le renforcement de la démocratie en santé sur les territoires, et une volonté globale de simplification du système. Certains de ces travaux ont progressé depuis un an, la crise sanitaire servant aussi d’aiguillon à tous les acteurs du système pour changer la donne. Cependant pour la Fédération de l’Hospitalisation Privée, il convient de consolider, voire d’accroitre l’ambition, de trois axes essentiels d’amélioration, pour le système de santé et pour les patients :

  • Tout d’abord, les établissements de santé publics et privés connaissent des pénuries alarmantes de professionnels de santé, notamment paramédicaux. Si nous voulons continuer à soigner avec une qualité toujours accrue les patients, il faut engager le pays dans une puissante dynamique de formation et d’emploi en santé. Le secteur sanitaire peut créer 100 000 emplois, dont 15 000 dans les cliniques privées. Les ambitions du Ségur de la Santé et du Plan de relance en la matière doivent se concrétiser à travers un véritable plan d’actions opérationnel, pour un secteur économique porteur de valeurs et non délocalisable.
  • Ensuite, Le Ségur porte la volonté bienvenue d’une approche plus territorialisée de la santé, notamment en ce qui concerne les financements et les investissements. Mais cette volonté doit s’accompagner d’une réflexion sur la gouvernance de cette territorialisation. « Ce sont avant tout les patients qui doivent bénéficier de cette nouvelle donne, d’une santé plus proche d’eux sur les territoires. Cela nécessite que tous les acteurs, publics et privés, participent à l’offre de soins au plus près des besoins et des attentes, selon des règles claires et partagées. Là encore, il est indispensable que prévalent l’équité de traitement, la transparence et la fiabilité des données de santé, la coopération pragmatique des acteurs – médecine de ville, hôpital, médicosocial – au-delà des statuts, tous réunis dans une logique de missions à accomplir pour les citoyens ». Sur ces enjeux également, le Ségur doit approfondir ce qu’il a initié.
  • Enfin, le Ségur prône la simplification et l’efficacité du système de santé pour tous, citoyens et acteurs. A quelques temps des élections présidentielles, il convient donc de hiérarchiser les priorités de santé selon un critère simple : qu’est-ce qui constitue un véritable apport pour les patients et facilite la mission des acteurs de santé ? Qu’est-ce qui, au contraire, relève du « rouleau compresseur » administratif, dont il est temps de s’exonérer ?  Le calendrier des réformes de financement en cours sur les soins de suite et de réadaptation et la psychiatrie, sans visibilité ni étude d’impact, procède de ce rouleau compresseur.   Les modèles proposés ne permettent pas de répondre à l’augmentation des besoins de prise en charge des patients en psychiatrie comme en SSR. Pour Lamine Gharbi, « Le sens de la dynamique impulsée a clairement été perdu sur les réformes du financement SSR et psy. Nous ne pouvons soutenir plus longtemps des réformes sans aucune évaluation de leur intérêt pour les patients. Nous demandons leur arrêt ! »

Alors que le Ségur de la Santé va avoir un an, la FHP appelle la puissance publique à en maintenir l’esprit intact.

Pour Lamine Gharbi, « Maintenir l’esprit initial du Ségur passe prioritairement par une vraie équité de traitement entre les professionnels du public et du privé dans les revalorisations salariales du Ségur 2. J’appelle aussi à ce que, ensemble, nous nous concentrions sur les vraies priorités : le soin aux patients Covid, le rattrapage des autres soins qui ont pâti de la crise sanitaire, la vaccination, qui doit être rendue obligatoire pour tous les soignants, en ville comme dans les établissements sanitaires et médico-sociaux, la valorisation et la formation de professionnels de santé, l’équité de l’accès aux soins dans les territoires. Autant d’enjeux pour lesquels les 1000 hôpitaux et cliniques privés sont pleinement mobilisés ! »

Contact: nathalie.jarry@fhp.fr

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