La Fédération SUD SANTÉ SOCIAUX apporte son soutien au psychiatre Mathieu Bellahsen et le considère comme un lanceur d’alerte.
Sa chefferie de service vient de lui être retirée.
Ce médecin, en mai 2020, a fait appel à la Contrôleur Générale des Lieux de Privations de Libertés (CGLPL) pour que soient respectés les droits des patient·es. Leurs droits ayant été bafoués par des membres de la direction de l’EPS Roger Prévot. En effet, un administrateur de garde et un directeur des soins ont décidé de faire enfermer tou·tes les patient·es de son service en chambre, une nuit, lors de la crise sanitaire. Parce que certains patients étaient positifs au coronavirus.
Les reproches à l’encontre de ce médecin, mis en avant par la direction, seraient des conflits dans son service liés au travail et antérieurs à la saisie de la CGLPL. Mais à l’évidence ce qui a entraîné le courroux et l’acharnement de la direction est bien qu’il ait défendu les patient·es contre un abus de pouvoir bureaucratique, conduisant à une dérive grave qui devait être dénoncée.
La visite de la CGLPL a donné lieu à une publication au Journal Officiel confirmant l’illégalité de la mesure administrative. Sa non-conformité a donc été vérifiée par un organisme indépendant.
(Pour rappel, c’est pour donner suite à la ratification du protocole facultatif se rapportant à la Convention contre la torture et autres peines et traitement cruels, inhumains et dégradants adopté par l’assemblée générale des Nations-Unis en 2002, que le législateur français a institué, par la loi, en 2007, un Contrôleur Général des Lieux de Privation de Liberté et lui a conféré le statut d’autorité administrative indépendante).
Dans cet hôpital comme dans d’autres, on ne se scandalise pas face aux droits bafoués des patients : on s’en prend aux professionnels de santé qui dénoncent des pratiques indignes ou illégales. Bien que ce psychiatre se soit préoccupé avant tout des patients, il est attaqué par la direction pour avoir « porté atteinte à l’image de l’établissement ». Peut-être aussi parce qu’il tente d’y instituer la psychothérapie institutionnelle, plus guère à la mode.
Il est grave que défendre les droits des patients conduise à être désavoué par une direction d’hôpital dont le seul souci est la médiatisation d’une décision illégale. Il est grave que les remarques de la CGLPL ne soient pas prises en compte par des directions pour reconnaître des erreurs d’appréciations administratives.
La Fédération SUD SANTÉ SOCIAUX se demande comment il est possible que l’image d’un établissement compte davantage que ses usager·eset les soignant·es qui les entourent.
La Fédération SUD SANTÉ SOCIAUX exige que le soin psychique redevienne la priorité des hôpitaux psychiatriques publics.
Contact: contact@sudsantesociaux.org