A l’aide de modèles mathématiques, les chercheurs de l’unité Modélisations mathématiques des maladies infectieuses à l’Institut Pasteur ont étudié la dynamique de propagation du variant Delta en analysant les données de criblage documentant la mutation L452R.
Si la dynamique de croissance du variant Delta se poursuit au même rythme dans les semaines qui viennent, nos résultats suggèrent que la pression sur l’hôpital pourrait devenir importante dès le mois d’août, à un moment où les hôpitaux risquent d’avoir du mal à accueillir un afflux important de patients. Des réductions même relativement faibles du taux de transmission cet été (de l’ordre de 10 à 25%) permettraient de réduire de façon importante la taille du pic d’hospitalisations et de retarder la survenue de ce pic à un moment où l’hôpital serait en meilleure position pour absorber un afflux de patients.
L’effort pour atteindre ce niveau de réduction des taux de transmission devrait être moindre que ce qui a été nécessaire précédemment. En guise de comparaison, le confinement de mars 2020 avait réduit les taux de transmission de quasiment 80%. Afin de minimiser l’impact du contrôle de l’épidémie sur la société, il est important de prendre en compte la façon dont l’épidémiologie de SARS-CoV-2 est modifiée dans une population partiellement vaccinée.
Ces estimations restent incertaines car elles sont faites sur une période de temps relativement courte et dans un contexte où l’incidence reste relativement faible. Le fait qu’on estime des valeurs élevées du nombre de reproduction effectif du variant Delta dans toutes les régions est cependant un signal fort, concordant avec les données internationales. Il sera important de suivre l’évolution de ces estimations dans les jours et les semaines qui viennent pour déterminer si ces tendances se confirment ou s’il y a au contraire un infléchissement ou une accélération de la dynamique. Comme on peut le voir à travers les différents scénarios présentés, de petites réductions dans les estimations du taux de transmission peuvent modifier de façon importante les projections.
L’Institut Pasteur fait ici l’hypothèse qu’il n’y a pas de changements de la transmissibilité liés au climat sur la période d’étude (15 juin-1 octobre). Cela pourrait conduire à faire des projections optimistes pour la rentrée et pessimistes pour l’été s’il existe des différences entre la période pendant laquelle la transmissibilité a été estimée (15 juin-5 juillet) et l’été ou l’automne.
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