Ce guide s’inscrit dans le souhait des pouvoirs publics de donner une suite à la mission « CLARIS » au-delà des aspects réglementaires.
Le principe d’un tel guide avait été annoncé lors des concertations sur les projets d’ordonnance et de décrets sur les GHT et la médicalisation des décisions.
Une consultation tardive
C’est pourquoi le CHFO a insisté pour que les organisations syndicales de directeurs soient consultées sur ce guide, même si nous n’étions pas demandeurs de cette production. Il s’agissait pour nous de veiller à l’impact sur les conditions d’exercice des cadres hospitaliers, DH, D3S, directeurs des soins, cadres administratifs et cadres de santé.
Un guide sans caractère normatif
Le ministère a répondu à notre demande de ne pas donner un caractère normatif à ce guide. En effet, les questions de gouvernance des établissements publics de santé font déjà l’objet d’une inflation normative permanente, avec en outre des mouvements de balanciers périodiques qui contribuent à la perte des repères, voire du sens de notre action. De plus l’ajout de la loi « RIST » en parallèle aux travaux sur l’Ordonnance a ajouté à cette confusion, loin du consensus invoqué par le ministère.
Nous avons tenu la même logique jusqu’au bout lorsqu’il a été question de « délai d’application », point qui selon nous n’avait pas de sens pour un guide. Il sera donc question d’une évaluation à terme.
Un hors sujet évité
A souligner aussi : il a fallu un arbitrage du premier ministre pour répondre à notre demande d’écarter de ce guide un hors sujet sur le processus de choix des directeurs, point qui a peu à voir avec le management participatif, et qui n’est nullement inscrit dans le statut. De plus vouloir « tenir la main » des présidents de Conseil de surveillance dans l’avis qu’ils ont à émettre pendant que l’on débat de décentralisation était sans doute malvenu…Il est regrettable que notre ministère n’ait pas assumé lui-même sa responsabilité sur un tel sujet, ce qui démontre aussi l’état d’esprit sous-jacent à l’élaboration du guide. Il avait pourtant semblé à beaucoup que le but au sortir du Ségur était de sortir de l’esprit de contrôle et de défiance.
Le guide s’ouvre par une déclaration de principe sur le management participatif, la bienveillance et la réactivité. Il affiche aussi sa nécessaire adaptation à chaque contexte. On ne pourra qu’approuver.
La perplexité demeure
Lorsque les cadres hospitaliers ont découvert le projet de guide à l’occasion de dépêches au mois de juin, les réactions se sont partagées entre perplexité et consternation : « énoncés d’évidences », « pavé indigeste », « focalisation sur le duo directeur médecin », « les autres manageurs sont tenus pour quantité négligeable », etc. Décidément, l’énoncé d’un cours de management par les pouvoirs publics n’est sans doute pas le meilleur vecteur. Il ne remplacera pas la formation (ce qu’il souligne), l’expérience et le partage des expériences.
Nous soulignerons aussi que le guide se limite à une vision de l’Hôpital en circuit quasi-fermé, sans évoquer les multiples contraintes qui pèsent ou s’abattent sur les établissements, et que savent bien rappeler les autorités pour passer « de la douce gouvernance au dur gouvernement ». Et dans ce cas, on s’adresse bien sûr au directeur, qui fera en sorte que…
Vous trouverez ci-joint la version du guide en date du 23 juillet 2021.